Joe Edwards, le plus Vannetais des Néo-Zélandais

Depuis 2016, le rugbyman Joseph Edwards s’est affirmé comme l’un des cadres du Racing Club de Vannes, la référence du rugby breton. A 29 ans, le joueur, né à Auckland, s’est bien installé en région vannetaise et s’y sent désormais comme chez lui.

Sur les quais du port de Vannes, à la sortie du Tarmac, un café qu’il connaît bien, Joseph dit Joe se sent comme chez lui. À la maison. « Ici c’est comme Auckland, il y a un port, on se promène, on passe du bon temps, il y fait bon vivre ». Joueur pour le club local depuis 2016, Joe a pris le temps de connaître la région, de s’approprier les environs. Le début d’une belle histoire avec Vannes qui remonte à 2013, lorsque sélectionné pour la coupe du monde des moins de vingt ans avec les All Blacks, la sélection de la Nouvelle-Zélande, il avait joué à La Rabine, le stade emblématique de la ville. Comme un signe, un appel.

Un bonheur mais également une ombre au tableau, puisqu’il a laissé sa famille en Nouvelle Zélande. Ses enfants lui manquent « mais il faut poursuivre ma carrière pro tant qu’il est encore temps » et il est vrai que Joe est un battant, il ne s’apitoie pas . Et puis ici, il n’est pas seul « Vannes est un club familial, je m’y sens bien, je ne suis pas le seul étranger, c’est important ». Et Joseph a un rôle privilégié auprès des étrangers du RCV, s’investissant énormément dans la réussite du club. « Lorsque je suis arrivé, j’ai appris le français tout seul, pour moi c’était très important, tous ne font pas cet effort mais je les aide à s’intégrer» dit-il avec son accent toujours prononcé, mais sans erreur de langage.

Le temps d’après

Joe va sur ses 30 ans, et au rugby le corps est mis à rude épreuve « hier j’ai ressenti une douleur au genou, j’espère que ça va le faire pour affronter Oyonnax demain ». Il le sait : l’âge de la fin approche pour un rugbyman de haut niveau, même si son genou ne l’empêchera pas de s’imposer à la Rabine quelques heures plus tard. Toujours tourné vers l’avant, il doit préparer son avenir « j’ai investi dans l’immobilier, à Vannes et en Nouvelle-Zélande, mais je n’en ferai pas mon métier, j’aimerais bien devenir agent de joueurs, c’est un rôle qui me plairait ». Agent de joueurs… Pas vraiment une surprise pour quelqu’un qui a autant la tchatche, d’aussi gentil, bienveillant, avec toujours un sourire, un petit signe amical lorsqu’il repart dans sa BMW blanche. Plutôt classe.

La classe est dans l’ADN de Joe. Le rugby, c’est un sport de voyous pratiqué par des gentleman ndlr. Être un rugbyman, c’est être un gentleman, « sur la pelouse on est des guerriers, on se bat » mais la réalité est toute autre. Étant enfant, il avait pourtant commencé par le football « Je préférais, mais j’étais nul. A onze ans, je me suis donc dirigé vers le rugby, mais j’étais toujours nul ! Alors, j’ai beaucoup travaillé, au final ça paie ». Selon Joe, le rugby est porteur de valeurs d’inclusion de travail acharné, d’honnêteté et d’esprit d’équipe « quand on rentre sur le terrain, il me faut quinze guerriers qui savent ce qu’ils ont à faire, qui connaissent par cœur nos trente combinaisons, et surtout qui admettent leurs erreurs s’il y en a »

S’il y a une chose qu’il souhaite, c’est rejouer au plus haut niveau tant qu’il en est encore temps. « En Top 14 avec Vannes, ou ailleurs ». Son contrat arrivant bientôt à terme, il devra peut être mettre les voiles vers une autre destination. Tracer son chemin pour poursuivre ses rêves. Avec ou sans regrets. Mais quoi qu’il en soit, il aura marqué le club et les esprits.

 

Ndlr : Invictus, Clint Eastwood (2010)

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