TRISTAN LE BELLER : LE MONDE À SES PIEDS

Atteint d’une myélite aiguë[1] à l’âge de 18 mois, Tristan Le Beller est un sportif de haut niveau. Déjà champion du monde avec l’équipe de France de Foot Fauteuil en 2017, son handicap ne l’empêche pas de croire en ses rêves. En novembre 2021, il s’envolera pour l’Australie avec comme objectif, une deuxième étoile.

« C’est le Foot fauteuil qui m’a fait grandir. Sans ce sport, je n’aurais pas été le même dans ma vie de tous les jours. »

Après une première Coupe du Monde réussie aux États-Unis, l’objectif 2021 sera le Mondial en Australie. Cet incroyable destin, Tristan le doit à sa pugnacité, à ses parents aussi, « ils ont toujours été présents à mes côtés. » Né dans une famille d’athlètes, le sport a bercé son enfance ; course à pied, gymnastique, aïkido… « J’ai gagné mon combat grâce à ce mode de vie et au dépassement de soi exigés par le sport de haut niveau. » Une autre personne a joué un rôle décisif dans cette réussite. « Une aide-soignante de Kerpape m’a initié au Foot fauteuil quand j’avais six ans ; alors que pour moi, il n’était plus imaginable de pratiquer une activité sportive, elle ne m’a pas lâché. » Il était introverti, cette discipline a redonné du sens à sa vie, et aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de football, Tristan est intarissable. « Pourtant, avant, ce n’était pas mon truc. C’est quand j’ai débuté le Foot fauteuil à Kerpape que j’ai commencé à m’intéresser au ballon rond. »

La meilleure défense c’est l’attaque

Polyvalent, Tristan est capable d’occuper plusieurs postes sur le terrain. « Avec mon club de Kerpape, je suis défenseur, mais avec l’équipe de France attaquant. Je me donne à fond peu importe ma position, l’important est que je prenne du plaisir. » Convoqué pour la première fois avec l’équipe nationale à 15 ans, celui qui n’imaginait pas un jour voir son nom sur la liste du sélectionneur, a vu son rêve se réaliser. « J’étais comme un fou quand j’ai appris la nouvelle ! » Ce fut surtout le début d’une belle aventure puisque huit mois après, la France sera championne du monde de Foot fauteuil en battant l’équipe américaine sur son sol. Auteur de nombreux buts tout au long de la compétition et surtout de deux réalisations en finale, l’attaquant des bleus a survolé le Mondial « j’étais comme sur un petit nuage, rien ne pouvait m’arrêter. »

Kylian Mbappé une idole rencontrée

Après avoir ramené la coupe à la maison, Tristan a connu un tourbillon médiatique. Invité à un match de l’équipe de France de football à Guingamp, après la victoire des bleus en Russie, il a pu rencontrer son idole, Kylian Mbappé. « C’était incroyable de le voir à côté de moi. J’ai même pu prendre une photo avec lui. Au fond, nous nous ressemblons, issus de la même génération et tous les deux champions du monde. » Néanmoins, toujours soucieux du bonheur des autres, il ne voulait pas vivre cette expérience seul. « Après notre victoire en Floride, je rêvais de réunir les deux équipes pour qu’eux aussi sachent que nous sommes champions du monde. » Malheureusement, le projet n’a pas abouti.

Un parcours semé d’embûches

Pour en arriver là, il a fallu au jeune Morbihannais, originaire de Bubry, une force de caractère hors du commun. Depuis ses 22 mois, balloté d’hôpitaux en centre de rééducation, il a dû se forger une carapace. « Un virus est apparu du jour au lendemain et m’a fait perdre l’usage de mes membres ». Tristan a connu des premières années difficiles, il en convient. « Je suis arrivé ici, je n’avais que 22 mois. Après des semaines à l’hôpital, j’étais très amaigri. Je n’arrivais pas à accepter le fait que je ne pourrais plus jamais remarcher. » Pour autant, celui qui a soufflé sa 19ème bougie en décembre dernier, ne s’est jamais apitoyé sur son sort. « C’est le Foot fauteuil qui m’a fait grandir. Sans ce sport, je n’aurais pas été le même dans ma vie de tous les jours. » Déterminé et ambitieux, Tristan Le Beller espère bien de nouveau soulever la Coupe du monde avec l’équipe de France en 2021.

[1] Maladie immunitaire inflammatoire de la moelle épinière

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1 Comment

  • christian le brizoual 15 mars 2020 at 17 h 14 min

    L’histoire est belle , le jeune homme est beau mais pour en arriver là : y a eu un sacré boulot

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