Élection présidentielle : les clivages à la rue !

Être de droite ou Être de gauche, choisir son camp, décider d’un cap. Une dualité qu’Emmanuel Macron a balayé au nom de la formule assez peu révolutionnaire du « En même temps ». En même temps de gauche et en même temps de droite. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Et qu’est-ce que cela signifiait à l’origine ce fameux clivage ? Être de droite ou Être de gauche. 

 

Dans le contexte bien particulier des États Généraux de 1789, à partir d’un débat sur le poids de l’autorité royale, il fallait trancher entre ceux souhaitant la perpétuation du pouvoir royal, et les autres. « Le 11 septembre 1789, les députés de l’Assemblée Constituante, réunis pour délibérer sur le droit de veto accordé au roi Louis XVI, se répartisaient spontanément de part et d’autre du président : à droite, aux places d’honneur, s’installent les « monarchiens » guidés par Jean-Joseph Mounier. Ils étaient partisans d’un veto absolu qui aurait permis au roi de rejeter définitivement toute loi. À gauche s’installaient les opposants qui préféraient un simple veto suspensif. Ce fut la naissance de cette dualité gauche / droite. Sous la troisième République, les figures politiques de Jean Jaurès à gauche et d’Adolphe Thiers à droite, entérinèrent ce clivage. Le XXème siècle s’en inspira, le parti socialiste et le parti de l’UMP (anciennement RPR) se partageant la majorité de l’adhésion citoyenne. Mais déjà sous la candidature de François Mitterrand, certains à gauche commençaient à déchanter.. 

Actuellement le contexte rythmé par un monde globalisé, sur-connecté, sans compter le développement extraordinairement significatif de grandes entreprises qui pèsent plus, (économiquement du moins), que le PIB de certains États à l’image des GAFAM changent la donne… La situation actuelle est d’autant plus complexe.

Néanmoins, les manifestations de rue, le taux d’abstention inquiétant ne signifieraient-ils pas une déconnexion de ce pouvoir légitime avec les préoccupations de nombre de citoyens, le mouvement des Gilets Jaunes en furent un exemple frappant.  

La meilleure répartition des richesses produites, la protection sociale sont traditionnellement des idées dites de gauche cependant la nouvelle donne politique répond-elle à ces questions ? Or, la parole publique, le choix politique rejettent d’un revers de manche ce clivage idéologique constitutif de notre République. D’après certains intellectuels, politiques, cette dualité serait « has been » d’un autre temps. Il faudrait dorénavant parler du « camp mondialiste » face au « camp populiste » ou « nationaliste » peut être représentés par d’un côté un certain Raphael Enthoven (philosophe) jouant le rôle du mondialiste face à Eric Zemmour (polémiste et candidat à la présidentiel), le nationaliste assumé.  

Quid de la question sociale ? 

Mais ce nouveau combat entre mondialisme et nationalisme ne permettrait-il pas d’éviter les sujets essentiels, les difficultés des citoyens, de noyer le poisson, ne plus parler du réel sujet qui fâche : la question sociale. Même les Français l’expriment – dans la rue ou dans les urnes – leur première préoccupation n’étant peut-être pas de savoir comment monter une Start-up mais bien de savoir comment finir les fins de mois ?  Ce refus catégorique d’appartenir à un champ politique précis est en effet douteux. Pire il peut être dangereux. De fait cela s’apparente à de la tromperie qui nourrit la colère de nos concitoyens. Le mandat de François Hollande en est le parfait exemple car être de gauche ne signifie pas seulement être anti raciste, respecter les droits des minorités mais également de légitimer la justice sociale et de préserver le service public. Or l’hôpital souffre, l’école souffre… Tout un pan économique et social a été laissé de côté. Mais comme le dit si bien François Hollande, dans “Changer de destin” (livre publié en 2012), “le temps est fini où la gauche pouvait faire l’impasse sur les réalités économiques”. 

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