Yann Plantade, tout à droite, présent lors de son concours de chant à but caritatif, "Les Voix de Nouvelle-Aquitaine".

Yann Plantade : Le droit des enfants, le combat d’une vie

Yann Plantade est un pilier du monde associatif des droits des enfants. Agé de seulement 26 ans, il cumule plusieurs rôles importants, tels qu’administrateur UNICEF France, secrétaire général de UNICEF Île de France et président de deux associations : « Atlas Production » et « Grandir en France ». Il revient sur sa mission, essentielle, et sur ses perspectives d’avenir.

Vous êtes très jeune, 26 ans, comment est née cette vocation ?

A l’âge de sept-huit ans, je participais déjà à des évènements de l’UNICEF, mais je me suis réellement impliqué à la fin de mes études. Je suis parti un an en Chine, où j’ai été particulièrement touché par la cause des enfants, eux qui ont si peu de droits et sont très peu protégés. En revenant, je me suis engagé pour l’UNICEF.

Vous êtes présent à l’UNICEF, que ce soit en qualité de secrétaire général de UNICEF Île de France mais aussi d’administrateur d’UNICEF France. Ce sont des rôles bien distincts ?

Bien sûr. Être administrateur d’UNICEF France est une fonction de gouvernance et de contrôle au niveau national, tandis qu’être secrétaire général d’UNICEF Île de France est une mission beaucoup plus locale, beaucoup plus opérationnelle. Il s’agit d’accompagner les équipes et d’être certain qu’elles ont tout ce dont elles ont besoin pour être efficaces.

Aujourd’hui, avez-vous la sensation que le milieu associatif a un avenir auprès des jeunes ?

Les jeunes d’aujourd’hui sont plus sensibilisés aux droits des enfants que ne l’ont été les générations précédentes et ils sont motivés pour cette cause. Hélas, peu s’engagent en raison des contraintes financières, actuellement, les jeunes consacrent leur peu de temps libre aux « jobs » étudiants, afin de pouvoir payer leurs courses et leurs études, toutefois, comme je vous l’ai dit précédemment, ils se sentent concernés, les futures générations sont prometteuses.

Vous intégrez énormément la musique au sein de vos associations, est-ce important pour vous ?

L’engagement et la passion vont de pair. Nous ne sommes jamais aussi efficaces que lorsque l’on fait quelque chose qui nous touchent personnellement. La musique est aussi un moyen de donner la parole aux enfants, eux qui ne l’ont jamais. Ils ont l’occasion de transmettre leurs émotions et leurs sentiments à travers cet art. C’est pour cette raison que j’organise des évènements tels que « Les voix de Nouvelle-Aquitaine », qui est un concours de chant, où tous les finalistes ont accès par la suite à une tournée régionale.

Aujourd’hui, trouvez-vous que l’on en fait assez avec le droit des enfants ?

Les associations travaillent avec beaucoup de force mais peu de choses bougent. Ce n’est pas facile et les contraintes sont  nombreuses. On constate une évolution assez lente. Avant de vous répondre, je tiens à préciser que je ne parle pas au nom de l’UNICEF, mais bien en mon nom et celui de mon association, « Grandir en France ». Mais parfois je reste  sans voix ! Certains actes sont inimaginables et devraient inciter à des actions très fortes de la part des politiques locales régionales et surtout nationale. On sait que des célébrités sont mêlées à des affaires de pédophilie sans que les politiques ne réagissent. C’est effrayant.

Comparée à d’autres pays, la France est-elle en retard sur le droit des enfants ?

Les pays du Nord sont en avance, notamment en ce qui concerne le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Il semble que la Norvège ait mis en place un vrai programme d’accompagnement au sein des établissements afin de combattre ces fléaux. On pourrait et devrait s’inspirer de ces pays. En France, notre façon d’agir est limitée par le peu d’actions politiques, et par conséquent largement insuffisante.

On imagine que tout ce travail vous demande énormément de temps et d’énergie, comptez-vous rester longtemps dans ce milieu ?

Il est vrai que cela prend du temps, entre environ 45 et 50 heures par semaine, mais je pense que lorsque l’on entre dans le monde associatif, on ne veut plus en partir. Il est possible que j’en fasse moins dans les années à venir. Il est important de laisser la place à de nouvelles personnes, qui arriveront avec une vision rafraîchissante et en adéquation avec les problèmes de société actuels.

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