Disparition : l’absence est la pire des présences

Théo Courcoux, 21 ans, a disparu dans la soirée du vendredi 1er décembre 2023 à Saint-Nazaire (44). Il ne donne plus aucun signe de vie, depuis la sortie de son travail, à l’usine d’Airbus de Montoir-de-Bretagne vers 18h20. Il devait rejoindre sa petite amie dans la soirée. Le garçon blond aux yeux bleus sans histoire n’a toujours pas été retrouvé aujourd’hui. En passant dans la rue, les affiches de l’appel à témoins se détériorent synonyme du temps qui passe et de l’espoir qui s’éloigne.

En France, plus de 40 000 personnes disparaissent chaque année, plus de 30 000 sont retrouvées et environ 10 000 disparitions restent non élucidées d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Au-delà des nombres, il y a des visages, des noms et des histoires qui sont devenus des fantômes dans notre société.
D’après un rapport du Comité international de la Croix-Rouge « L’incertitude quant au sort et à la localisation d’un être aimé provoque un type particulier de souffrance et a plusieurs effets sur le plan psychologique et psychosocial. Parfois, les proches des personnes portées disparues pensent constamment à l’être cher, oscillant entre espoir et désespoir ; ils sont nerveux, irritables ou n’ont plus assez d’énergie émotionnelle pour faire quoi que soit d’autre. Cette plaie qui reste ouverte signifie que les familles sont dans l’impossibilité de vivre leur deuil comme il se doit et sont souvent incapables de « tourner la page ». »

Lydie Vallois, dont le fils majeur Cédric est disparu depuis 1997 exprime lors de l’émission « Ça commence aujourd’hui » : « Sous prétexte que certains disparaissent de manière volontaire, tous les disparus en pâtissent ». En effet, la police entame une enquête seulement lorsque la situation est affirmée inquiétante. Cependant, la plupart des forces de l’ordre recommandent généralement d’attendre un certain laps de temps avant de signaler une disparition. Une recommandation considérée par de nombreuses familles comme absurde, les ressentis des parents et des proches n’étant pas assez pris en compte. À partir du moment où la disparition est jugée alarmante par la famille, elle devrait être considérée comme telle par les forces de l’ordre. Toute disparition est angoissante. Même de simples fugues peuvent s’avérer graves, car elles peuvent mettre la personne dans une situation dangereuse et les premières heures suivant la disparition sont justement les plus importantes.

Sur le site officiel du service public, au sujet de la disparition d’adultes, il est dit : « Si vous ne disposez pas d’indices montrant que la personne disparue est en danger, c’est par vos propres moyens que vous devrez la retrouver. Une enquête officielle ne sera pas possible. ». Une phrase inadmissible, choquante, lorsque l’on pense à des familles, à des personnes seules qui recherchent leurs proches disparus sans moyens. Heureusement, la présence d’associations telles que l’ARPD (Assistance et Recherche de Personnes Disparues) tendent la main à ces familles et font tout ce qui est en leur pouvoir pour les aider. Des associations, des bénévoles sur lesquels l’État et les services publics se reposent trop facilement.

L’ARPD défend 40 propositions régulièrement présentées aux ministères concernés et aux parlementaires. À quand l’acceptation de celles-ci pour débloquer plus de moyens dans la recherche des disparus ?

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