Armes à feu : Ennemi public N°1

L’ Amérique s’embrase une fois de plus. Les armes sont encore une fois le théâtre d’une crise sociétale tant le nombre de morts est intolérable. Alors que les républicains américains y voient une liberté individuelle et fondamentale (Ndlr), de nombreuses voix s’élèvent malgré tout pour dénoncer les trop nombreuses fusillades qui font souvent les gros titres et représentent un danger pour la nation

 25 Octobre Fusillade de Lewiston Etats Unis : 18 victimes et la 566ème de l’année 2023. Encore une ! Aberration et désillusion ! Comme il y a eu  Colombine, Las Vegas, Orlando, Virginia Tech, il y a Lewinstone. Une liste invraisemblable de tueries. Les coupables ? Des lycéens, des voisins, des citoyens américains soit disant lambda… Des traumatismes comme des blessures d’une Amérique qui rabat régulièrement sur la table du bureau ovale ce problème au centre des dossiers brulants. Alors que Bill Clinton et George Bush Jr n’avaient que très peu traité ce sujet, Barack Obama (Ndlr) a tenté de se confronter au problème et par voie de conséquence de se positionner en contre du surpuissant lobby des armes américain (National Rifle Association). Cette NRA qui mène souvent des campagnes contre le contrôle des utilisateurs d’armes, cette NRA à l’ influence politique décisive, d’ailleurs considéré comme le lobby le plus puissant du monde.

Barack Obama a donc tenté de proposer divers projets de loi portant sur l’interdiction des armes d’assaut et des chargeurs à haute capacité et d’acter un registre fédéral des propriétaires, mesure  soutenue par 90 % de la population. Mais la NRA a encore une fois gagné. Des armes à feu promotionnées par ce puissant lobby mais également valorisées par une culture américaine profondément ancrée dans la psychosociologie de ce peuple né d’une conquête de l’ouest par la force. Notre regard d’européens nous ferait croire que, seuls des texans se prenant pour des cowboys sont fanatiques d’armes à feu. La réalité est tout autre. Les américains grandissent et vivent avec elles, 40% des foyers américains en possèdent une et le nombre d’armes en circulation est supérieur au nombre d’habitants. Pour les citoyens, elles sont devenu un objet essentiel qu’on se passe de génération en génération. On remarque d’ailleurs que l’engouement autour des armes ne faiblit pas même lorsqu’il y a des fusillades.

Le problème semble insoluble tant les Américains y sont attachés. Mais l’ Amérique doit changer, c’est indéniable. Le nombre de fusillades est effroyable, il y a trop de morts, trop de blessés, trop de familles endeuillées, trop de personnes au mauvais endroit au mauvais moment et il anormal de ne pas être en sécurité à l’école, dans un festival ou dans un bowling. Il est lamentable d’entendre, constamment, dans l’actualité qu’un individu aux soucis psychologiques est rentré dans un magasin avec une arme à feu. L’Amérique doit trouver une solution et elle se trouve peut-être dans le camp républicain. En effet, majoritaire au Sénat et à la Cour Suprême, le parti républicain, solide soutien de la NRA, ne semble pas être capable de choisir entre les victoires aux prochaines élections américaines et la vie des citoyens. Pourtant, il doit comprendre que quelque chose de plus grand traverse l’Amérique, quelque chose de plus grand qu’une simple élection. Faudra-t-il attendre un événement plus grave pour que les choses changent ? Les tueries de Colombine, de Parkland ou de Los Angeles auront-elles eu un impact politique ? En fait, l’Amérique peut-elle vraiment changer?

 

 

 

Ndlr : Cette liberté est inscrite dans la Constitution depuis 1791 avec la création du deuxième amendement. Le texte dit « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé. »

 Ndlr : Président américain de 2009 à 2017.

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