Début janvier 2023, une jeune joueuse de basket amateure, Salimata, se fait exclure d’une compétition. La raison invoquée par la fédération ? Le port du voile. Bien évidemment, les critiques ont fusé : « Honteux », « Ce genre de règle ne devrait pas exister » ou encore « une fédération à vomir » sont des expressions que l’on retrouve sur les réseaux sociaux.
En ligne de mire : la Fédération Française de Basket et le gouvernement. Pourtant, le règlement stipule bien que tout couvre-chef est interdit en compétition, et un rappel de ces consignes a d’ailleurs été envoyé par mail aux arbitres peu de temps auparavant. Mais la polémique est apparue lorsque Le Parisien révèle que le mail contenait comme objet : “Info port du voile”. Nombreuses ont alors été les personnes dénonçant une politique injuste. Des critiques qui ne vont pas se calmer. Le 24 septembre 2023, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, déclare que, selon le principe de laïcité, le port du voile durant les JO 2024 sera interdit pour les athlètes françaises. Une décision mal acceptée par certains. En effet, les contradicteurs regrettent une laïcité à géométrie variable. Lorsque des joueurs de Ligue 1 célèbrent des buts en faisant le signe de la croix, personne ne crie au scandale. Quand Giroud joue sous le maillot de l’Equipe de France, en ayant tatoué sur son bras le premier verset du psaume 23 de la Bible, personne ne s’insurge non plus. Et peut-on vraiment leur donner tort ? Il est vrai qu’à l’origine, la France est un pays catholique, facilitant ainsi l’intégration de ces images dans notre société. Cependant, d’autres pays ont déjà eu des actes forts. En Angleterre notamment, puisque pour la première fois la saison dernière, les musulmans pratiquant le Ramadan avaient le droit à une pause, afin de rompre le jeûne. A noter aussi que la Fédération Internationale de Basket a autorisé le port du voile en compétition dès 2017, soit il y a six ans déjà, tandis que la FIFA l’autorisait depuis 2014 déjà. D’ailleurs, le 30 juillet 2023, Nahaila Bouzina est devenue la première joueuse à porter le voile durant une Coupe du Monde.
Et si la ministre des Sports semble bien décidée à aller au bout des choses, nul doute qu’un combat va s’engager entre cette dernière et les athlètes porteuses du voile, afin de légitimer son usage durant les JO de Paris 2024.
