2022, 46 policiers ont retourné leur arme contre eux. Un mal-être dans les rangs de la police causé par les conditions de travail et les heures de service à rallonge. Une réalité qui dérange. Si bien qu’aucun chiffre des suicides dans les rangs des forces de l’ordre n’est trouvable entre 2019 et 2021, une manière de cacher la poussière sous le tapis. Selon Gérald Darmanin, les suicides des policiers sont causés par des drames personnels sans lien avec les états de service. Un aveuglement qui cache une indifférence ? Indifférence en réponse à une charge mentale de plus en plus forte alors que la France est sous haute tension et que l’insécurité n’a jamais été aussi forte.
Un ras-le-bol des conditions de travail alors qu’une fracture s’est largement créée entre la population et la police. En effet, loin de la reconnaissance de 2015, les forces de l’ordre se retrouvent en première ligne face à une violence et à une agressivité constante au sein d’un pays confronté à une actualité anxiogène. Il est vrai que les policiers ont servi de fusibles durant les différentes crises sociales qui ont agité notre pays : celle des gilets jaunes, de la réforme des retraites, sans compter les scandales dus aux différentes bavures lors des manifestations qui ont probablement creusé un fossé entre les forces de l’ordre et la population. Une incompréhension et une fracture sociale consécutives également de la mise au banc d’une indispensable police de proximité voilà vingt ans. Une proximité qu’Emmanuel Macron souhaiterait renouveler puisque d’ici 2027, il a annoncé la création de 238 brigades de gendarmerie, soit une à quatre nouvelles brigades par département. Objectif : faire baisser la délinquance et retisser le lien. L’objectif sur le plan sécuritaire est aussi de couvrir davantage de surface du territoire, des annonces nécessaires au regard de l’hémorragie qui touchait la gendarmerie : entre 2007 et 2016, plus de 500 brigades ont fermé leurs portes.
Ces dernières années, l’explosion de l’insécurité a coïncidé avec des tentatives d’économies qui ont eu des conséquences irréversibles et aujourd’hui, la France n’a plus les moyens de ses ambitions au niveau du maintien de l’ordre. Un paradoxe alors que l’on s’apprête à accueillir l’un des plus grands événements au monde : les Jeux Olympiques. Un fiasco ou une réussite ?
