Je tweet, donc je suis !

Reposts, likes, commentaires, des automatismes qu’on a tous ajoutés à notre quotidien. On vit, on respire et parfois on pense réseaux sociaux, mais qu’en est-il de notre liberté d’expression ? Se retrouve-t-elle remise en cause par ces nouvelles pratiques ? 

Incontournables réseaux sociaux ! N’aurait-on pas déposé la boite de Pandore au creux de nos mains comme on déposerait un livre dans les mains d’un enfant qui ne sait pas lire ?

La non-éducation autour des ces nouveaux moyens de communication est l’un des enjeux majeurs de notre société. Nombreux sont ceux qui critiquent leurs contenus, jugés souvent trop émotionnels, égocentriques ou tout simplement futiles. Ils ont également le pouvoir de créer des mouvements de foule, et ceux-ci peuvent s’avérer dangereux s’ils ne sont pas contrôlés. Rappelons-nous, en janvier 2021, lorsque les partisans de Donald Trump ont pris d’assaut le Capitole des États-Unis, tout cela débutant seulement par un post Twitter invitant à passer à l’action.

Sur le papier, les réseaux sociaux offrent aux Politiques une possibilité de démocratie horizontale, or, de fait, le processus s’avère être une porte ouverte à certaines dérives populistes, l’arbitrage politique et la prise de hauteur n’étant plus possible.

Pourtant, cette parole libre est théoriquement un outil démocratique et a permis des avancées indispensables sur certains sujets, notamment celui du féminisme. L’engouement autour du mouvement #metoo ou #balancetonporc en version française a été bénéfique pour la cause des femmes, mais a hélas généré de fortes agitations et révoltes médiatiques. Certains hommes se sont retrouvés victimes de fausses accusations et piégés dans cette spirale « malsaine » au départ emplie de bonnes intentions (d’après le journal quotidien Blick, on compte 4 à 8% d’accusations inventées). Évidemment, ces deux exemples sont des cas bien particuliers engageant une prise de parole collective, voire une prise de pouvoir dans le cas des États-Unis.

Haine constante et irréfléchie, blackmails et harcèlements, les utilisateurs négligent l’impact de leurs paroles et actes… Mais comment séparer l’émotionnel du rationnel ? Car le problème de cette non-éducation se manifeste chez ceux et celles qui manquent de nuance dans leurs propos et qui ont également tendance à se cacher derrière un écran. Trouver un bon équilibre n’est pas toujours évident pour la simple et bonne raison que les réseaux sociaux sont des espaces au sein desquels on laisse parler ces émotions et que l’on dit ce que l’on veut avec peu de supervision. Pourquoi pas ? Tant que ces paroles sont prises pour ce qu’elles sont… Libres, mais non vérifiées.

Dans un registre différent et moins dramatique, il y a un mois de cela, Clarisse Crémer, la célèbre navigatrice du Vendée Globe a posté sur les réseaux le récit de ses différends avec son sponsor, Banque Populaire. Il aurait refusé sa participation au prochain Vendée Globe pour cause de maternité. Au nom de la mixité dans le sport, on a noté beaucoup d’empathie et de compassion pour la navigatrice, la ministre des Sports l’a également soutenue. Banque Populaire a donc été condamné à priori. Or à qui doit-on donner raison ? Une « vérité » se situant peut-être à mi-chemin de la parole de l’un et de l’autre, laissant place à un discours contradictoire.

 

Version en anglais

I tweet, therefore I am!

 

Reposts, likes, comments, and automatisms that we have all added to our daily lives. We live, breathe, and even think social networks, but what about our freedom of expression? Is it being challenged by these new practices?

 The unavoidable social networks! Haven’t we placed Pandora’s box in the palm of our hands as we would place a book in the hands of a child who can’t read?

The lack of education around those new means of communication is one of the major issues in our society. Many people criticize their content, which is often considered too emotional, self-centered, or simply futile. They also have the power to create crowd movements, and these can be dangerous if left unchecked. Remember when in January 2021 Donald Trump’s supporters stormed the US Capitol, spurred by a Twitter post calling for action.

On paper, social networks offer politicians an opportunity for horizontal democracy, but in fact the process is proving to be an open door to certain populist excesses, as political arbitration, and the ability to get a sense of perspective are no longer possible.

However, this free speech is theoretically a democratic tool and has allowed indispensable progress on certain subjects, notably feminism. The fad surrounding the #metoo movement has been beneficial to the cause of women but has unfortunately generated strong media agitation and outrage. Some men found themselves victims of false accusations and trapped in this “unhealthy” spiral that was initially full of good intentions (according to the daily newspaper Blick, 4 to 8% of accusations were made up). Obviously, these two examples are very specific cases involving a collective statement, or even a takeover in the case of the United States.

Constant and thoughtless hate, blackmails and harassment, users neglect the impact of their words and actions…But how to separate the emotional from the rational? Because the problem with this lack of social networking education is that it manifests itself in those who lack nuance in their words and who also tend to hide behind a screen. Finding the right balance is not always easy for the simple reason that social networks are spaces where you let your emotions speak and you say whatever you want with little supervision. Why not as long as these words are taken for what they are, free, but not verified.

In a different and less dramatic category, a month ago, Clarisse Crémer, the famous Vendée Globe sailor, posted the story of her disagreement with her sponsor, Banque Populaire, on the networks. It purportedly refused to allow her to take part in the next Vendée Globe due to her maternity leave. In the name of gender equality in sport, there was a lot of empathy and compassion for the sailor, and the Minister of Sport also supported her. Banque Populaire was therefore condemned a priori. But who should we believe?   The “truth” is perhaps halfway between the words of one and the words of the other, leaving room for a contradictory discourse.

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