Maxime Rayonne le VOC

Président du Vannes Olympique Club depuis 2019, Maxime Ray* a signé, en février 2021, un partenariat avec l’un des groupes les plus riches du monde du ballon rond : le City Football Group. Pour les Échos Vannetais, Maxime Ray revient sur les enjeux de ce partenariat mais également sur la santé du centre de formation, ses projets, ainsi que sur ses relations avec David Robo.

Bonjour Monsieu Ray, ce partenariat avec le City Foot Group a quelques mois maintenant, quelles en sont les modalités ?

Nous l’avons débuté en février dernier, c’est assez récent. Il s’agit d’un partenariat amical mais sachant que son organisation est la meilleure au monde et que l’objectif est de partager nos méthodes, ce sera très instructif et enrichissant. Ayant des contacts avec Brian Marwood, qui est le responsable des directions sportives des clubs du City Football Group, j’ai eu l’opportunité d’apprécier son professionnalisme.

Avez-vous fixé une durée limitée ?

La durée de ce partenariat est de trois ans. On discutera au cas par cas pour une éventuelle prolongation mais les liens qui ont été tissés entre le VOC et le City Football Group sont personnels et c’est le plus important. À titre d’exemple, nous avons eu la chance, avec huit autres membres du VOC, d’aller assister à la rencontre Manchester City – Bruges en Ligue des Champions et la réception qui nous a été faite était une réception d’amis : nous avons foulé la pelouse de l’Etihad Stadium avant le match, pris des photos avec les ballons du match, rencontré les joueurs de l’équipe première et on a même pu visiter l’académie. On a vécu une véritable expérience VIP et les images parlent d’elles-mêmes.

Le VOC va-t-il être racheté par le City Football Group ?

Le City Football Group ayant déjà investi en France avec le rachat de l’Estac de Troyes, il n’y a pas de vocation de prise de participation capitalistique, un rachat du VOC n’est donc pas envisagé. De toute façon pour être racheté, il aurait fallu qu’on soit une SASP (Société anonyme sportive professionnelle) or nous sommes une association, ce partenariat est tout à notre avantage, ce ne sont pas seulement des mots ou des effets d’annonce.

Quels sont les intérêts d’un tel partenariat pour le VOC ?

Le City Football Group suit de loin nos résultats. L’intérêt pour nous, étant de nous inspirer de la recette du City Football Group pour améliorer le club. Maintenant, le VOC est un club de National 2 et il serait plus raisonnable de s’inspirer du travail de l’Estac de Troyes que de Manchester City. On souhaiterait pouvoir recevoir des jeunes de Manchester City en prêt mais aujourd’hui ce n’est pas possible. Je le répète mais il s’agit d’un partenariat purement « amical ».

Les objectifs du VOC ont-ils évolué suite à ce partenariat ?

J’ai annoncé des objectifs de montée pour le VOC et je les maintiens car c’est le sens de mon investissement personnel. J’ai vraiment la volonté de voir le club à un plus haut niveau car il est taillé pour, notamment au niveau des infrastructures. Le bilan c’est que l’on construit, le nombre et le montant de partenariat ne fait qu’augmenter, l’image a été redorée et l’organisation améliorée. Il y a tout un travail de fond qui est très salutaire et très apprécié par tous les acteurs du club. La clé sera de pouvoir traduire ce travail sur le terrain. À l’heure actuelle, on est toujours en lice pour la coupe de France et j’espère qu’on fera un beau parcours. En championnat, on essaye de se rapprocher des premières places. La National 2 est un championnat très difficile puisqu’il n’y a qu’une seule montée par saison. De plus, il y a de très gros budget comme ceux de Versailles ou Chartres. À titre de comparaison, nous sommes le quatrième voire cinquième plus gros budget.

Et au niveau des féminines et du centre de formation ?

Il faut reconnaitre que l’équipe féminine est montée plus rapidement que l’équipe masculine. Elle est aujourd’hui à une montée de la division 2 et je crois en nos chances. On a l’ambition de se rapprocher de l’ASPTT de Vannes (également en Régional 1) afin de fusionner nos équipes féminines et d’améliorer l’équipe. Je rêverais de voir l’équipe féminine en division 2 et l’équipe masculine en Ligue 2 parce qu’une ville comme Vannes le mérite.

Au niveau du centre de formation, c’est à la fois une fierté et une frustration. Certaines de nos équipes de jeunes évoluent au niveau National (le plus haut niveau) et c’est une fierté de les voir affronter les meilleures équipes du coin (Nantes, Angers, Rennes). La formation est dans notre ADN mais nous n’avons plus le statut professionnel. Sans ce statut nous ne pouvons plus protéger les jeunes du club alors que notre volonté est de les conserver. Les joueurs ainsi que les membres de notre formation partent dans des meilleurs clubs et nous en sommes très fiers mais il faut les remplacer tout en maintenant notre niveau, c’est regrettable. Pour autant, nous sommes conscients de faire partie d’un écosystème qui nous est défavorable à ce niveau et que l’on se doit d’alimenter les meilleurs clubs bretons.

Avez-vous de nouveaux projets pour le VOC ?

Nous avons entamé des discussions avec l’équipe de cyclisme du BNB Hôtel en vue d’un projet omnisports. Les relations avec Jérôme et Sébastien Pineau, les dirigeants de BNB Hôtel, sont très bonnes et ils sont à fond dans le projet. Nous avions introduit le RCV dans le projet mais ils ont choisi de ne pas aller au bout car ils avaient décidé d’entamer leur projet d’académie suite à leurs bonnes performances en Pro D2.

En quoi consiste ce projet omnisports ?

Ce projet omnisports est un gros projet d’extension du Pérenno. On a la volonté de construire une académie autour de l’omnisports. Nous voulons qu’il n’y ait pas que du football sur le site. Cette académie intégrera le cyclisme professionnel et on espère pouvoir attirer d’autres sports. Je souhaite un projet qui soit capable d’accompagner les jeunes dans tous types de pratiques sportives, que ce soit en termes de disciplines ou en termes de niveau ; du sport loisir comme du sport excellence. Je pense que les plus grands sportifs sont issus du sport amateur et si on arrive à accéder à un niveau d’excellence cela peut nous mener vers le professionnalisme. On s’initie à un sport par sa pratique et son encadrement.

Est-ce que vous vous inspirez d’une ville en particulier pour ce projet ?

 Il y a plusieurs villes qui peuvent nous inspirer dont celle de Montpellier où vous avez trois sports en élite : rugby, football et handball. Si on parvient à mettre en place ce projet, on pourrait être aussi ce réceptacle des talents vannetais, morbihannais et même bretons. C’est une vision partagée avec Charles Biétry, chargé de l’administration du VOC, qui a notamment été impliqué avec le PSG omnisports. J’ai vraiment cette vocation-là car je pense qu’il y a des leviers fantastiques à faire tant au niveau des énergies, des collectivités locales, de l’organisation ou encore de l’administration.

Quelles relations avez-vous avec David Robo (le maire de Vannes) et le RCV ?

Les principales discussions entre nous, le RCV et le maire concernent la Rabine et notamment les vestiaires. On a montré qu’on était capable de se partager la Rabine, ce qui prouve que nous avons d’excellentes relations avec les dirigeants du RCV. Les joueurs sont également venus s’entraîner sur notre synthétique au Pérenno et nous en étions ravis. On avait d’ailleurs transmis des messages d’encouragement au coach, au capitaine et aux joueurs lors de la demi-finale d’accession au top 14. Mon point d’honneur c’est de faire briller la ville de Vannes et le VOC dans cet ordre-là. Le RCV a une très belle réussite, qui dépasse même Vannes et c’est très bien pour le rayonnement de la ville. On me demande souvent mon avis sur le RCV et je réponds qu’avoir potentiellement un club de football en Ligue 2 ainsi qu’un club de rugby en Pro D2 est tout à fait bénéfique. Également, nous avons la chance que notre maire, David Robo, soit un fan de sport. Il a toujours soutenu au maximum les clubs de la ville. Il a toujours eu cette volonté de soutenir l’ensemble des aspects au VOC : la jeunesse, les féminines et l’équipe première. On a une excellente relation avec lui comme avec les services de la ville. Le projet du VOC existe grâce aux sponsors, aux bénévoles et aux collectivités locales. J’ai des échos d’autres présidents qui me disent que les mairies sont moins supportrices de ce genre de démarche. Je suis donc ravi de nos relations.

Enfin pour terminer, êtes-vous optimistes quant au projet de reconstruction du VOC ?

Je suis très optimiste que ce soit au niveau sportif comme au niveau des finances. Pour commencer, il faut « rendre à César ce qui appartient à César ». Cette reconstruction est celle de Stéphane Kerdodé (ancien président du VOC) qui a su faire remonter l’équipe première en National 2. Je suis très serein sur le fait de pérenniser le club. Comme on dit dans le football : « tout part du terrain, tout revient au terrain ». Mon objectif c’était d’avoir un budget validé par l’État et par la DNCG et aujourd’hui c’est le cas. Les finances sont saines et nous avons un réel projet de structuration.

 

Maxime Ray, 39 ans, Cancalais d’origine, est président du Vannes Olympique Club (VOC) depuis bientôt trois ans. Après une carrière dans la finance, il est devenu coactionnaire à l’ESTAC de Troyes avant de rejoindre le VOC. Passionné de football, il est aujourd’hui le principal mécène du club et a pour objectif de le développer afin de l’amener au plus haut.

 

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