Prix de l’essence : le budget des Français flambe à la pompe

Les prix de l’énergie n’en finissent plus de grimper et celui de l’essence cristallise toutes les attentions. Depuis la sombre période sanitaire passée – pendant laquelle les prix avaient mécaniquement chuté suivant la simple loi de l’offre et de la demande – ils ont, depuis, opéré une folle remontée.

Et puisqu’une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le gaz et l’électricité sont aussi concernés par la flambée des prix. Et on ne mesure jamais autant notre dépendance à l’énergie que lorsque son prix grimpe.

Le sujet est inflammable et se pose déjà comme l’un des enjeux de la course à la présidentielle 2022, chacun y allantde sa solution. Nombreux sont ceux qui proposent de baisser la TVA sur l’essence (qui est de 20 %) à 5,5 % ; proposition satisfaisante pour les consommateurs mais qui se heurte au sujet de l’écologie… Amorcer la transition écologique en soutenant les énergies fossiles… ? Le sujet est propice à toutes les propositions les plus démagogiques. Une seule détonne : celle de Sandrine Rousseau, candidate battue à la primaire écologiste qui suggérait d’augmenter le prix de l’essence. Si sa mesure est, sans surprise, impopulaire, la candidate a au moins le mérite de ne pas trahir ses convictions. Tout le monde ne peut pas en dire autant.

Avec un prix de 1,55 € par litre pour le gazole, les prix des carburants sont aujourd’hui plus hauts que lors de la période des ronds-points bloqués et du jaune fluo sur les épaules. Le gouvernement a donc choisi l’aumône pour calmer une potentielle gronde sociale, avec ce chèque de 100 € tout rond qui arrivera sous certaines conditions de revenus sur le compte de 38 millions de Français à partir du mois de décembre 2021. Le « quoi qu’il en coûte » mis en œuvre depuis mars 2020 ne serait donc pas terminé ?

Mais à y regarder de plus près, cette « aide » pourrait bien être fructueuse pour l’État… Le carburant n’échappant pas à une bonne dose de taxes – la seule taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) est responsable de 40 % du coût du carburant, on ajoute à cela la TVA et on en une bonne moitié dans les prix du carburant – le chèque carburant utilisé comme son nom l’indique va ainsi revenir en bonne partie à l’envoyeur. Un calcul rondement mené et une paix sociale achetée à moindre coût.

Solutions alternatives ?

Mais entre transition écologique et pouvoir d’achat, on ne sait plus vraiment sur quel pied danser. Il est évident que le Français qui doit prendre la voiture sur une certaine distance pour aller travailler, acheter de quoi manger et tout simplement vivre est écrasé par ces prix étouffants. Et ils sont nombreux, très nombreux dans ce cas mais dans ce monde fini, aux ressources fossiles qui se raréfient, comment ne pas avoir anticipé le sujet des mobilités ? Les solutions alternatives sont trop rares et difficile d’accès, elles sont pourtant la solution, tout comme la transition écologique qui tarde à s’amorcer. Alors même que tous nos modes de vie reposent sur l’énergie, il est urgent de prendre le virage des énergies décarbonées, non seulement pour notre portefeuille mais peut-être également pour sauver la planète. Pourtant les fonds publics investis sont trop peu nombreux.

Mais rassurons nous, les compagnies d’énergie ne sont pas à plaindre… Total Énergies vient de multiplier son bénéfice net par 23 au troisième trimestre 2021 à 4,6 milliards de dollars !

Please follow and like us:
RSS
Follow by Email
Instagram