VIOLENCES CONJUGALES : UNE LIBÉRATION DE LA PAROLE ET APRÈS ?

En France, l’an passé, selon les chiffres officiels, entre 122 et 150 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Un décompte macabre mais essentiel pour alerter sur l’urgence de la situation. Malgré, la création d’un Grenelle[1] contre les violences conjugales par le gouvernement en septembre dernier, la situation ne s’améliore pas. En effet, depuis le 1er janvier 2020, on dénombre 27 féminicides sur le territoire national. Alors que faire pour stopper ce fléau ? Comment venir en aide aux victimes et quels sont les différents moyens mis en place ? Analyse.

Des violences physiques et morales

« Féminicide », mot désignant le meurtre d’une femme en raison de sa condition féminine. Sélectionné comme mot de l’année 2019 par le dictionnaire Le Petit Robert, il s’immisce de plus en plus dans notre langue courante. Depuis plusieurs années maintenant, le nombre de victimes est en constante évolution. Triste réalité, les coups pleuvent et les victimes toujours plus nombreuses. « Mon ex-mari m’a violentée dès la première année. Le jour de notre mariage il m’a frappée au niveau de la tête, j’ai mis ça sur le compte de l’émotion. » Ces mots sont ceux de M.L, ancienne victime de violences conjugales. Folle amoureuse au début de sa relation, la jeune femme ne se rendait pas compte de ce qu’il se passait. « Au départ, je ne pensais pas être victime de violences conjugales, pour moi, une femme battue avait des hématomes sur les yeux ou le corps, or il cherchait à ce que les coups ne puissent pas être visibles. » Enceinte quelques mois après le mariage, les violences physiques ont recommencé pour la jeune femme. « Lors de ma grossesse, il m’a donné des coups de poings dans le ventre à plusieurs reprises. » Après quatre ans de calvaire, elle trouve le courage d’en parler à l’une de ses proches, « je me sentais en confiance à ses côtés et elle  m’a fait prendre conscience que je me faisais battre, que je devais partir. » Dans la plupart des cas, les violences ne sont pas seulement physiques, en effet, trop souvent isolées, les femmes ne se rendent pas toujours compte qu’elles sont sous l’emprise de leur compagnon. Selon Judith Trinquart, médecin légiste et addictologue au CASPA de Sarcelles, « il faut arriver à faire sortir les victimes du système d’emprise pernicieux, exercé par l’agresseur. » La manipulation se fait insidieusement, de partenaire amoureux, la femme devient l’objet de son conjoint. « Mon ex-mari gardait tout notre argent pour lui. Avant d’acheter quelque chose pour moi ou pour ma fille, je devais toujours lui demander son autorisation. Pour lui, je ne savais rien faire de mes mains. J’étais une moins que rien », témoigne M.L.

En 2006, elle quitte le domicile conjugal et se réfugie en Bretagne. Néanmoins, son cauchemar n’est pas terminé. « Quand je suis arrivée en Bretagne, les démarches pour trouver un logement ont été très compliquées. Plusieurs organismes m’ont refusée car je n’étais pas Bretonne et pour eux, je n’avais pas ma place ici. Je suis donc repartie dans le sud, la boule au ventre et avec la peur de recroiser mon ex-conjoint. » Trouvant refuge chez des amis proches, elle a pu compter sur leur aide pour se relever. « Je n’ai pas été suivie psychologiquement mais j’ai su m’entourer des bonnes personnes. Elles ont su m’écouter sans me juger. » Désormais à l’abri et revenue dans le Morbihan cette mère de famille a repris goût à la vie. « Aujourd’hui, c’est comme si j’avais une deuxième chance, je revis, j’ai retrouvé le sourire. » Engagée dans la lutte contre les violences conjugales, elle apporte bénévolement son aide aux victimes qui font appel à ses services. « C’est important pour moi de les accompagner. Dans un premier temps, je les laisse me raconter leur histoire. Ensuite je leur conseille de porter plainte et je les accompagne dans cette démarche si c’est nécessaire. Néanmoins, je ne les force jamais. Ce sont elles qui doivent être à l’initiative de la plainte. » La démarche doit être intime et personnelle, pour autant, elle l’assure, « sans aide de l’état, ce fléau continuera. »

Une politique gouvernementale insuffisante

En France, le 3919 reste le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences. Celui-ci n’est pas un numéro d’urgence mais propose une écoute et oriente les victimes vers des organismes de prise en charge. Pour autant, trop de morts sont encore à dénombrer. En effet, actuellement, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son compagnon. C’est pourquoi, le 3 septembre dernier, le gouvernement français a lancé un Grenelle destiné à lutter contre les violences conjugales. Ainsi, jusqu’au 25 novembre 2019 et la journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, ce dispositif a pu rassembler de nombreux acteurs autour de cette thématique. A l’échelle nationale, plusieurs mesures ont été prononcées ; la ligne d’écoute du 3919 est maintenant ouverte en permanence, le bracelet anti-rapprochement a été adopté par l’Assemblée Nationale et enfin le budget dédié aux violences faites aux femmes a été augmenté pour l’année 2020. Localement, des conférences, des réunions ont permis la rencontre entre différents partenaires. Par ailleurs, la protection des victimes et leur accompagnement lors du dépôt de plainte ont été renforcés avec la création de conventions entre les différents hôpitaux du Morbihan, la justice et la gendarmerie. « Le Grenelle a eu le mérite de faire parler de ce fléau. Davantage de proches de victimes nous ont appelés afin de savoir comment les aider et la notion d’emprise est entrée en vigueur dans la loi », explique Stéphanie Le Gal-Gorin, coordinatrice du service espace femmes, de l’association Steredenn à Dinan.

Cependant, la prise en charge reste encore insuffisante d’après Judith Trinquart. « On vente le mérite des dispositifs comme les téléphones graves dangers mais il reste encore beaucoup à faire. Dans le département du Val-D’Oise, il n’y en a que 50. Pour tout le département, il en faudrait 500. Les cas de situation d’extrême urgence sont de plus en plus fréquents. » Alors que les pouvoirs publics ont renforcé leurs moyens pour sensibiliser la population en créant des affiches et en organisant des rencontres, les associations se sentent abandonnées. « C’est une simple volonté politique ! Sous le gouvernement Macron, le poste ministériel qui a vu son budget le plus rétréci est le secrétariat aux Droits des Femmes. On nous a donc bien fait comprendre que nous ne sommes pas une priorité. Malgré les beaux discours et les promesses des politiques rien ne bouge ! », s’insurge le médecin légiste. Celle-ci va encore plus loin, pour elle, « la loi Schiappa[2] et le Grenelle n’ont pas apporté de réels changements. Les associations ont le sentiment de se battre contre des moulins à vent. » Des moyens financiers importants et des places de logements supplémentaires dans les foyers, voilà les grandes demandes des associations. « Après avoir porté plainte, de nombreuses femmes se retrouvent à la rue avec leurs enfants. Elles se sentent complétement abandonnées par le système. Le manque de place d’hébergements est une réelle faille du système français. Les associations réclament depuis plus de vingt ans plus de places et le gouvernement ne répond toujours pas à ces demandes », explique Judith Trinquart. Concernant, le Morbihan, « il n’y a pas grand-chose de mise en place pour venir en aide aux victimes. A Vannes, les deux seuls foyers de protection des victimes sont connus des agresseurs », s’attriste M.L.

Informer et prévenir les professionnels de la santé

Le 10 décembre 2019, a eu lieu au Palais des Arts de Vannes une conférence organisée par le Réseau de santé périnatale du Morbihan sur les violences conjugales. Invitée pour l’occasion, Judith Trinquart, revient sur l’importance de ces rendez-vous. « Notre objectif était d’expliquer aux professionnels du domaine social et de la santé, les conséquences des violences conjugales en matière psycho traumatiques chez les femmes au moment de la maternité. Les victimes n’en parlent pas forcément au premier abord. C’est pourquoi informer et sensibiliser les professionnels de ces secteurs est essentiel. Nous leur apprenons à décoder et interpréter les signes physiques ou comportementaux de la victime. Il faut savoir poser les bonnes questions et même parfois être intrusif. » Quotidiennement confrontée à des témoignages, elle dresse un constat alarmant sur la situation. « En tant que médecin légiste du vivant, trivialement, la violence conjugale c’est notre pain quotidien. Il ne se passe pas une journée, sans voir au moins trois ou quatre femmes victimes de violences conjugales.  C’est extrêmement fréquent dans notre profession. » Selon Gilles Lazimi, médecin généraliste à Romainville et membre de l’association SOS Femmes 93, au cours d’une consultation chez son médecin généraliste, la question de la violence conjugale devrait être posée systématiquement au patient, au même titre que la prise de la tension ou encore la mesure de la taille. Favorable à cette requête, Judith Trinquart estime « qu’en ne posant pas la question, on laisse échapper des femmes qui peuvent devenir des victimes potentielles de meurtres. Cette simple interrogation pourrait éviter des drames humains. » M.L est l’illustration parfaite de cette peur de se livrer. Le conseil que je peux donner aux femmes, « soyez fortes, ne pardonnez pas ! Le premier coup signifie qu’il y en aura d’autres par la suite ».

Une libération de la parole grâce aux associations…

Médecins, psychologues, gendarmes, si les victimes ont du mal à se livrer auprès de ces professionnels, de nombreuses associations de toutes tailles les accueillent. « On se démène depuis de nombreuses années pour alerter les pouvoirs publics et sensibiliser la population. A force de tirer la sonnette d’alarme, et de donner des chiffres, les choses commencent à évoluer. Les associations de terrain qui accueillent les victimes ont permis de faire remonter les problèmes auxquels font face les victimes, » témoigne Judith Trinquart. C’est le cas de l’association Les Copains d’abord à Vannes présidée par Vincent Fontanieu. Fondée en 2009, elle met en avant l’entraide sociale et compte 110 bénévoles pour 1020 personnes aidées en 2019. « L’objectif de notre association est d’apporter une aide ponctuelle aux personnes qui sont dans le besoin. De l’aide de transport, du bricolage et de l’aide administratif. » Depuis le 22 février, et la création du bureau pour lutter contre les violences conjugales, l’association va pouvoir mieux se structurer et apporter davantage d’accompagnement aux victimes. « Nous avons voulu créer ce projet car cela fait quatre ans maintenant que je suis seul pour accueillir les victimes. Le bureau sera composé de trois femmes et de moi-même. Il permettra de subvenir aux besoins urgents beaucoup plus rapidement. Nous voulons accompagner les victimes pour éviter qu’elles ne ne retournent dans leurs foyers. Parfois, nous devons même les isoler. » Concrètement, comment ces associations viennent en aide aux victimes ? Pour Vincent Fontanieu, c’est un travail de longue haleine jusqu’au procès. « La première étape est de mettre les victimes en sécurité. Ensuite, il faut les accompagner dans leurs démarches, du dépôt de plainte en passant par le suivi psychologique et la recherche du logement. » Une femme abandonnée peut très vite retourner dans les bras de son conjoint violent, c’est pourquoi un accompagnement individuel et spécialisé est primordial. « J’ai déjà eu un cas d’une femme qui avait déposé plainte mais lorsque j’ai dû m’absenter une semaine pour des raison familiales, elle l’avait enlevée  car elle s’était sentie abandonnée. Ces femmes sont le plus souvent très fragilisées psychologiquement, c’est pour ça que l’accompagnement est indispensable pour les victimes. »

Également, lors d’un témoignage, les professionnels de la santé ou les bénévoles doivent estimer le degré d’urgence de la situation. En effet, « jauger le degré de violence est primordial pour aider au mieux la victime. Quand on est dans l’urgence, c’est-à-dire quand la femme va rentrer à la maison et se faire péter le caisson, nous devons les éloigner au plus vite », explique Judith Trinquart. C’est pourquoi, depuis le mois d’octobre dernier, la gendarmerie du Morbihan a créé une unité de lutte contre les violences intra-familiales avec à sa tête l’adjudante-cheffe, Marie-Hélène Ledain. « Avec ce nouveau dispositif, on va avoir des référents à qui s’adresser », se réjouit Vincent Fontanieu.

Membres du bureau contre les violences conjugales de l’association Les Copains d’abord, fondé en février dernier, avec au centre le Président Vincent Fontanieu.

…et aux réseaux sociaux

Tarana Burke, à première vue, ce nom vous semble peut-être inconnu. Pourtant, il s’agit de la fondatrice du mouvement social #Metoo. Devenu célèbre en 2017, à la suite de l’affaire Weinstein, cet hashtag continue de déchaîner les passions. Plus connu en France sous le nom de #Balancetonporc, il a permis aux femmes de prendre la parole sur les réseaux sociaux et de dénoncer leurs agresseurs. Pour Isabelle Le Hir Le Bouquin, psychologue à l’Université Bretagne Sud de Vannes, « ces mouvements ont libéré la parole mais méfions-nous des rumeurs. C’est à la justice de prouver la véracité des propos et des faits. » Bien que bénéfiques et libérateurs, la multiplication de ces  hashtags peuvent « brouiller » le message dans un trop plein d’informations. « Avec la création de ces nombreux mouvements sociaux, les gens peuvent s’y perdre. Il y a quelques années, on a fait le même constat avec la création des associations de lutte et de prévention. Elles se sont toutes créées en même temps et les victimes ne savaient plus à qui s’adresser », ajoute Stéphanie Le Gal-Gorin. Pour autant, selon elle, « la condamnation d’Hervé Weinstein a été obtenue par cette mobilisation citoyenne. » Reconnu coupable de viol et d’agression sexuelle, en février dernier, le producteur de cinéma américain a été condamné à vingt-trois ans de prison par le juge de l’état de New-York. En revanche, ces posts publiés sur les réseaux sociaux peuvent avoir de graves conséquences sur la vie des personne accusés à tort. Une descente aux enfers, c’est ce qu’a vécu Éric Bion, à la suite du message posté sur Twitter par Sandra Muller, l’accusant de harcèlement sexuel. Sans le savoir, elle sera la fondatrice du versant français du mouvement #Metoo. Néanmoins, la journaliste française a été condamnée pour diffamation et un versement de 15 000€ pour dommages et intérêts par le tribunal de grande instance de Paris. Pour Vincent Fontanieu, « les hashtags sont une réelle avancée pour les victimes mais ils sont parfois trop caricaturaux.» Trop de femmes sont victimes de violences conjugales et des faux témoignages viennent décrédibiliser les mouvements. Majoritairement utilisé par des femmes, Sandra Muller souhaite que les hommes témoignent, eux aussi, par le biais de cet hashtag. « La prochaine étape viendra quand les hommes arriveront à parler de ce qui leur arrive. Je pense qu’il y en a beaucoup plus qu’on ne le croit. »

Les hommes, des victimes eux aussi

Les violences conjugales touchent majoritairement les femmes. Cependant, les hommes peuvent être, eux, aussi des victimes. « Même si les tabous commencent à se lever et que les hommes osent témoigner, ils restent encore très minoritaires », selon Judith Trinquart. Constat d’une société patriarcale, le sexe masculin ne peut être la victime de coups ou d’insultes reçus par la femme. « Malheureusement, les hommes éprouvent un sentiment de honte encore plus important que nous les femmes, quand il s’agit d’aborder ce sujet. Un homme peut être fort et aussi demander de l’aide. » Tant que les mentalités n’évolueront pas, ils garderont le silence. Confronté directement au terrain, Vincent Fontanieu les accueille au sein de son association. « Trois m’ont contacté pour que je leur vienne en aide mais ce sujet est tabou. Au fond, tous les hommes sont plus ou moins machistes.» Pour lui, les pouvoirs publics doivent les aider de la même façon que les femmes. « Il n’y pas assez d’infrastructures. A Cergy-Pontoise, il existe le premier foyer d’hommes battus en France. Néanmoins, les infrastructures ne suffisent pas et s’il n’y a pas de suivi ni d’accompagnement on en reviendra toujours au même point de départ. La plainte sera enlevée, la personne retournera avec son conjoint et sera victime de violences de nouveau. » Cependant, même si ces violences existent et sont dramatiques, on ne peut pas les mettre au même niveau que les violences faites aux femmes. « Ce n’est pas comparable en termes de proportion », ajoute Stéphanie Le Gal-Gorin.

Une hausse des violences conjugales avec le confinement

Une terrible réalité et alors que la France est plongée depuis plus d’un mois dans le confinement à cause de l’épidémie de COVID-19, les alertes de violences conjugales sont en forte hausse. Selon les chiffres dévoilés par la secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, les signalements ont augmenté de plus de 30% en France. Essentiellement, des femmes, ces victimes sont appelées à donner l’alerte via un SMS adressé au 114 ou à contacter le 3919 par téléphone. Enfin, elles peuvent se rendre en pharmacie où un dispositif d’alerte des forces de l’ordre a été mis en place par le gouvernement.

Une chose est sûre, si le gouvernement ne renforce pas les moyens pour lutter contre les violences conjugales, ce fléau continuera de faire de nombreuses victimes…

 

 

Le 8 mars dernier, à l’occasion de la Journée des droits des femmes, un collectif de femmes s’est donné rendez-vous sur le port de Vannes pour rendre hommage aux Chiliennes et aux autres femmes du monde pour lutter contre les violences. Elles ont repris la chanson et la chorégraphie du collectif « Las tesis », association chilienne qui a lancé une chorégraphie militante contre la violence sexiste, en novembre 2019.

 

Organismes et associations accompagnant les victimes face aux violences conjugales à Vannes :

 

  • Le 3919 : Numéro national pour les femmes victimes de violences.
  • Le CIDFFD – Centre d’information sur les droits des femmes et des familles.

Accueille et accompagne les femmes victimes de violences.

Contact : 9 Avenue Jean-Marie Bécel, Vannes – 02 97 63 52 36

  • L’association Moments Pour Elles : Lieu d’accueil de jour pour les femmes en situation de violences.

Permanences le Lundi de 12H à 17, le Mardi de 10H à 12H30 et le Jeudi de 14H à 18H.

Contact : 7 Résidence des Jardins du Pargo, Vannes – 09 83 08 86 85

  • La Sauvegarde 56 : Dispositif d’Accueil Familial à Vannes.

Contact : 12 rue Capitaine Jude, Vannes – 02 97 62 11 75

  • L’association Les Copains d’abord : Accueille les femmes victimes de violences conjugales.

Contact : Maison des Associations de Vannes à Kercado, rue Guillaume Le Bartz.

Président : Vincent Fontanieu : 06 47 25 16 49

 

[1] Terme utilisé pour évoquer un débat politique majeur au sein de la société.

[2]  Loi publiée au Journal Officiel le 5 août 2018, renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

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