Be Uncool

BE UNCOOL : LE ROAD TRIP ÉCOLO DE DEUX SURFEURS QUIBERONNAIS

Samuel Lurton et Jahan Capéran, deux Quiberonnais de 19 ans partent à l’aventure le long de la côte ouest atlantique. Ils souhaitent sensibiliser le public à la cause écologique et plus particulièrement à la pollution des océans au travers de leur projet Be Uncool. Au programme une chaine Youtube et un compte Instagram pour retracer leur périple et rendre compte de l’état des mers.

 

Samuel, vous avez décidé de partir avec Jahan et votre van le long de la côte ouest, pouvez-vous nous parler un peu plus de ce périple ?

Samuel : Le projet s’appelle Be Uncool, la traduction littérale de l’anglais étant « ne pas être cool », autrement dit, ne pas se laisser aller, comme lâcher les mégots par terre, lancer des canettes par la fenêtre etc… Nous avons souhaité concilier notre passion du surf et notre conscience écologique. Lorsque l’on est sur notre spot à la côte sauvage, à Quiberon très précisément à Port Bara, nous sommes agacés voire choqués par les détritus sur la plage. C’est quelque chose que j’avais déjà constaté lors de mes voyages à Bali ou encore au Maroc, les océans sont pollués par les déchets, quand on va sur l’eau, on nage dans le plastique. De là est né le projet Be Uncool, il s’agit d’un mouvement écologique qui devrait nous permettre à Jahan et à moi de faire de la prévention dans les villes, de nettoyer les plages ou de proposer d’autres actions simples mais qui peuvent avoir un impact positif.

 

Une fois ces déchets ramassés vous comptez aller les recycler ou leur donner une seconde vie ?

Samuel : Les deux ! Soit les amener dans des centres de tris sélectifs, soit en faire des surfs, ce qui correspond à notre projet. J’avais, dans un premier temps, pensé créer des planches avec des pins de résine recyclés et faire des ailerons par exemple avec des bouchons de bouteilles plastiques. Les ailerons ont besoin d’être flexibles afin d’avoir une certaine résistance et souples en même temps, c’est quelque chose que l’on peut reproduire avec des bouchons de bouteilles récupérés sur les plages. A Saint Pierre Quiberon, les bancs face à la mer sont en plastique recyclé et j’aime beaucoup le concept.

 

Avez-vous décidé d’être sponsorisés afin de mener votre projet ?

Samuel : Idéalement oui, cela aurait été parfait d’être sponsorisés, afin de pouvoir mener de vraies actions avec des conférences dans des écoles par exemple, nous aurions eu davantage de moyens. A l’heure actuelle malheureusement nous n’en avons pas trouvé. Cependant, cela n’atteint ni notre but principal ni notre motivation, ce projet passera surtout par la prévention auprès des plus jeunes, car ce sont eux, nous qui allons hériter de cette planète. Certaines personnes n’imaginent pas les conséquences de « petits actes » comme jeter un mégot par terre. Mais ce mégot va déjà finir dans l’océan et surtout il polluera plus de 500 litres d’eau.

 

Pensez-vous faire l’objet de critiques en raison de votre moyen de déplacement, votre véhicule consomme et pollue tout de même énormément ?

Samuel : Nous le serons forcément, mais notre camping-car de 1991 nous a permis de ne pas acheter de neuf. Pour notre consommation d’électricité, nous avons un panneau solaire de 300 watts qui nous permet d’avoir de l’énergie propre, le souci écologique est constant, il passe aussi par le fait de ne pas s’installer n’importe où en pleine nature, de laisser l’emplacement sans trace de notre passage. Le projet n’aurait pas pu être viable avec un autre type de véhicule car il aurait difficilement pu allier notre budget avec nos besoins. Globalement, nous allons essayer, avec Jahan, de limiter au maximum notre impact environnemental.

 

Vous êtes jeunes et parvenez à être clairvoyants sur la situation actuelle, pensez-vous que cela vient de votre scolarité ou davantage de votre éducation ?

Samuel : Je pense que l’école n’a pas joué un grand rôle du point de vue de la prévention écologique hormis peut-être en sortie scolaire. Mais il est vrai, qu’aujourd’hui, on ne réalise pas l’impact de nos gestes sur la faune et la flore, à l’image de quelqu’un qui va jeter son mégot par terre. Pour ma part, cela vient de mon éducation avec mes parents mais surtout de la culture surf dans laquelle on baigne avec Jahan. Tous les deux sommes directement confrontés à la pollution des océans et des plages lorsqu’on va surfer. Mais c’est quelque chose qui pourrait être davantage expliqué à l’école car toute la prévention passe par l’éducation dès le plus jeune âge.

 

Pensez-vous que l’école pourrait jouer un rôle plus important quant à la prévention écologique, l’état est-il suffisamment impliqué ?

Samuel : Je pense que le problème aujourd’hui vient surtout de la surconsommation. Je reste, pour autant, mal placé pour en parler puisque nous roulons en camping-car ? Néanmoins, lorsque l’on regarde le bilan carbone des voitures électriques à l’image de Tesla, nous sommes étonnés de l’impact écologique des batteries lithium qui les composent. En effet, actuellement on ne sait pas vraiment quoi en faire, c’est compliqué de les recycler. A titre d’exemple une batterie au lithium sur deux n’est pas recyclée, quand 90% des batteries au plombs (dont tous les véhicules lambda sont constitués aujourd’hui) sont recyclées. Donc la communication sur ces réels chiffres n’est peut-être pas aussi efficace qu’elle devrait l’être. Mais en effet, je pense qu’il serait bénéfique de proposer davantage de cours sur l’écologie.

 

A ce propos, Greta Thunberg, tente de réveiller les foules et d’alerter les politiques sur la situation écologique actuelle. Qu’en pensez-vous ?

Samuel : De mon point de vue elle a des positons et des moyens d’actions assez extrêmes. Mais il est vrai que c’est peut-être la seule manière de réveiller les consciences, il faut aussi des personnes comme Greta Thunberg. Pour autant, nous n’agirons pas de la même manière qu’elle, nous souhaitons également alarmer les gens sur la situation, mais dans un état d’esprit moins politique et peut-être dans une dynamique écologique inspirée de notre culture  des surfers. Cela n’empêche pas le fait que l’on est tout aussi motivés que Greta Thunberg et que l’on agit dans le même objectif, celui d’éveiller les consciences.

 

Comptez-vous partager ces initiatives d’une autre manière ou sur une plateforme particulière en médiatisant le projet pour faire justement une forme de prévention auprès des plus jeunes que vous ne pourrez pas rencontrer physiquement ?

Samuel : Oui tout à fait, on va notamment créer une chaine YouTube sur laquelle nous allons partager les actions mises en place, mais aussi notre voyage les difficultés rencontrées car ça fait également partie de l’aventure. Cela permet de montrer la réalité et de quelle façon on peut agir en étant plus divertissant. Pour l’instant, nous avons déjà créé un compte Instagram sur lequel les gens pourront également suivre nos aventures de manière plus régulière.

 

Où pouvons-nous suivre votre projet ?

Samuel : Donc sur Instagram c’est be_uncool_, en ce qui concerne la chaine YouTube elle ne va pas tarder à être créée avec un nom similaire.

 

Si vous aviez un message à passer aujourd’hui lequel serait-il ?

 

Samuel : J’aimerais dire à tous de faire attention, parce qu’on en profite de l’océan en surfant, faisant du bateau ou autres activités nautiques, mais nous ne sommes que locataires de cette planète il faut donc en prendre soin.

 

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