HÉLÈNE DELANOY, AUTEURE DU RECUEIL « FLUIDITÉ » : CES MOTS QUI APAISENT LES MAUX

Hélène Delanoy, 22 ans, jeune vannetaise passionnée de poésie se met à nu dans son tout premier ouvrage intitulé « Fluidité », commercialisé sur Amazon. Un recueil qui conjugue mélancolie, rêve et spleen. Inspirée par ses voyages et ses expériences de vie, l’auteure revient sur ses premiers pas en tant qu’écrivaine.

 

  • Pourquoi avez-vous choisi la poésie et non le roman? Ce n’est pas commun pour une femme de votre âge.

La poésie c’est une forme de partage, cela fait échos aux sentiments, aux émotions, il n’y a pas de filtres, de superficialité. Un roman c’est une histoire, le plus souvent imaginaire, qui engage une réflexion en amont. Il me semble qu’en ce qui concerne la poésie, le naturel, l’honnêteté sont essentiels, il est impossible de faire semblant, il s’agit d’une expression simple et authentique de la réalité. On a tous des traumatismes et la poésie agit comme un pansement, une guérison. C’est une façon pour moi de m’exprimer, d’accepter ce qu’il m’arrive parfois. Cela me permet d’évoluer.

 

  • D’où vient votre passion pour l’écriture ? A quel âge avez-vous découvert votre amour pour la poésie ?

Depuis l’enfance, j’ai toujours aimé écrire, mais je ne me rendais pas compte à quel point. A 19 ans, après le bac, je suis partie en Australie, j’ai donc commencé à voyager seule, à me retrouver « face à moi-même » et cela a été instinctif, comme un déclic, j’ai pris un carnet, un stylo et j’ai écrit ce que je ressentais, ce que je voyais, ce qui m’entourait. C’était, au départ, une envie de raconter mon expérience à l’étranger, de marquer ce que j’avais vécu sur le papier pour en garder des souvenirs. Dès lors, j’ai lu beaucoup de poésie et j’ai écrit tous les jours. Cette passion m’a peut-être été transmise par mon père que j’ai toujours vu écrire, il a même rédigé un poème pour annoncer ma naissance, comme quoi les choses ont un sens.

 

  • Qu’avez-vous voulu transmettre à travers vos écrits?

Écrire m’a principalement aidée à m’accepter en tant que femme. A soigner quelques blessures enfouies. J’ai donc voulu partager mes écrits pour transmettre mes sentiments et mon expérience, des choses que je ne suis pas seule à vivre. Que les gens se reconnaissent un peu en mes poèmes et que cela puisse éventuellement les aider. J’ai de nombreux messages de femmes sur les réseaux sociaux me racontant, comme à une confidente, les dures étapes par lesquelles elles passent. Cela me remplit de joie de voir que mes textes ont un réel impact sur ces femmes.

 

  • Quels sont vos sources d’inspiration? Avez-vous des auteurs de référence ?

Je m’inspire de tout ce que je vis, de tout ce à quoi je suis confrontée : mes voyages, ma famille, mes amis, mes blessures, mes guérisons. La vie. Mes émotions guident mon écriture. Rien n’est imaginé, tout est retranscrit de manière honnête, sans transformations. J’ai bien évidemment des auteurs favoris, que je lis plus que d’autres comme Rupi Kaur ou encore Paulo Coelho. Mes lectures se dirigent principalement vers des auteurs étrangers. Je m’inspire également de poètes « amateurs » qui publient leurs textes sur les réseaux sociaux. Il y a des sons et des musiques qui font écho à ce que j’écris car la musique et la poésie se complètent. Je prends l’inspiration là où je peux la trouver : cela peut être au détour d’une conversation, d’un débat avec des amis. Partout.

 

  • Vous parlez beaucoup de la femme et de son rapport à l’amour? Pourquoi ?

Mes textes sont évolutifs mais il est vrai que je parle énormément de ce rapport à la femme, de ce rapport à soi-même et à l’amour en général. C’est sans doute lié au fait que j’ai eu, pendant longtemps, un rapport très compliqué à moi-même, je ne trouvais pas ma place, j’avais besoin de me retrouver. Parler de ma féminité et de mon corps était compliqué. J’ai grandi avec beaucoup de femmes autour de moi. J’ai été élevée par ma mère, j’ai des grandes sœurs. J’ai eu besoin d’écrire pour elles. Elles n’ont pas forcément eu l’occasion de s’exprimer par elles-mêmes. J’ai ressenti comme une nécessité de m’exprimer en leur nom et d’évoquer ce qu’on avait vécu. C’est vrai que c’est assez actuel comme sujet. On parle énormément de la place des femmes dans la société, de ce qu’elles représentent.

 

  • Souhaitez-vous vous ouvrir à d’autres thématiques? Vous lancer dans la poésie engagée éventuellement ?

Je n’y ai jamais vraiment réfléchi. Je peux me balader dans la rue et être inspirée par ce que je vois, par ce que j’entends, l’environnement joue un très grand rôle. Je peux me réveiller un matin, rencontrer quelqu’un d’inspirant, rien n’est calculé. Mais il y a de nombreux sujets de société qui m’intéressent sur lesquels je souhaite m’exprimer notamment le système scolaire, l’éducation au sens large, la cause environnementale ou même l’hypersensibilité. Est-ce que j’en ferais des poèmes ? Je ne sais pas. Ce serait un bon moyen de faire passer un message.

 

  • Votre recueil est désormais commercialisé sur Amazon. Quelles ont été les différentes étapes: de l’élaboration à la vente.

J’ai écrit un poème, puis deux puis dix, et il est vrai qu’au départ, il s’agissait d’un travail d’introspection, de poèmes que je gardais pour moi. Progressivement, je me suis dit qu’ils pouvaient être rassemblés en thématique puis former des chapitres. C’est ainsi que j’ai repris le cours de mon histoire en un livre comportant quatre chapitres qui représentaient quatre grandes étapes de ma vie. Dès lors, je passais mes journées à écrire, à mettre en page. Je ne pensais qu’à ça. Je ne réfléchissais même pas à ce que je faisais, je me laissais guider, puis le titre « fluidité » est venu de lui-même. A la suite de cela, j’ai édité mon livre, j’ai contacté Amazon et tout s’est fait très rapidement. En un mois et demi mon livre était commercialisé. Je suis ravie car il a été vendu en 500 exemplaires et j’ai de super retours, des personnes qui me remercient car mes textes leur ont fait du bien, c’est très encourageant.

 

  • Êtes-vous intéressée également par la poésie numérique ?

Effectivement. J’ai ouvert un compte Instagram pour partager mes textes. Il y a un mouvement très populaire à l’international qui s’appelle « Insta poésie » où des personnes postent leurs poésies sur Instagram, il rassemble une communauté qui les suit au quotidien. Ces femmes font des conférences entre elles, participent à des évènements, discutent de leurs livres… Cela permet de changer des mentalités, de s’ouvrir au débat. Je les admire beaucoup et j’admire leur travail. Je me suis donc lancé car ce phénomène est quasiment méconnu en France. Je publie des écrits, des citations, des peintures également car je m’essaye à tout type d’art.

 

  • Suite à ce succès, travaillez-vous sur un nouveau projet de livre ?

Ah… Effectivement, il se peut qu’un nouveau livre soit en préparation et très prochainement disponible sur Amazon.  « Demain je serai le soleil » est un ouvrage dont je suis fière.

 

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