KIN-BALL : LE SPORT LE PLUS COLLECTIF DU MONDE ?

Discipline inventée au Québec par Mario Demers, le Kin-ball reste encore méconnu du grand public. Armand Plessis, président de trois clubs dans le Morbihan (Vannes, Baden et l’île-aux-Moines) et joueur du Kin-Ball Gwened est un acteur incontournable de son sport.

Bonjour Armand, j’ai entendu dire que le Kin-Ball était basé sur le collectif, quelles sont ses valeurs ?

En effet, la cohésion d’équipe est primordiale, c’est la base de ce jeu, puisqu’au moment de la frappe, les quatre joueurs de l’équipe doivent être en contact avec la balle. Si un joueur ne touche pas le ballon, il y a une faute. Ainsi, le meilleur joueur de Kin-ball peut s’appeler Messi ou Ronaldo, il ne peut pas être bon sans ses partenaires. Parallèlement, le fair-play est une autre valeur clé, les joueurs ne doivent pas contester les décisions arbitrales. On respecte ses adversaires, les arbitres, ses partenaires et le public !

Inventé en 1986 au Canada, le kin-ball est une discipline récente, pouvez-vous nous en dire plus sur son histoire ?

C’est un éducateur sportif québécois, Mario Demers qui a créé cette discipline. Il a essayé de trouver un sport où tout le monde pourrait jouer et avoir sa place sur le terrain. Il a eu l’idée de cette grosse balle et a donc inventé le kin-ball qui est aujourd’hui un sport scolaire au Québec. J’ai eu la chance de pouvoir le rencontrer plusieurs fois et c’est toujours un réel plaisir d’échanger avec lui.

En quoi s’agit-il d’une discipline accessible à tous ?

C’est un sport qui convient à tout le monde. On peut être assez fin et rapide pour rattraper les ballons en défense, avec un peu moins de force pour taper les balles. A contrario, on peut être un peu plus costaud et moins rapide, et avoir plus de puissance pour envoyer des ballons que les autres équipes ne rattraperont pas. Un jour, un jeune m’a pris à contre-pied avec une frappe alors qu’il n’avait que 9 ans. Il est venu me voir et il m’a dit : « Tu vois au kin-ball, ce n’est pas le plus fort qui gagne, c’est le plus malin ! »

Depuis combien d’années pratiquez-vous ce sport ?

J’ai commencé le Kin-ball en mars 2010, à la fin de mes études, j’avais 28 ans. Finalement assez tardivement, comme la plupart des actuels joueurs Français. Pour autant, j’ai été rapidement conquis et nous avons créé le club de Nantes avec mes amis de la Faculté. Puis, je suis venu à Vannes et ont suivies la création du club et les sections juniors comme celle de l’île-aux-Moines. Je pense que d’ici cinq ou six ans, toutes les associations qui ont des catégories juniors vont faire progresser leur club. Les jeunes intègrent dès l’enfance la culture du sport et ils acquièrent des automatismes qui leur confèrent une vision du jeu exceptionnelle.

Vous avez été Vice-champion du monde en 2015 à Madrid avec Vannes, quel souvenir en gardez-vous ?

J’en garde un super souvenir, c’était génial ! Je retiens surtout la demi-finale contre Nantes, mon ancien club et une équipe Tchèque avec laquelle j’avais fait la Coupe d’Europe un an auparavant. Je me suis retrouvé à affronter deux équipes pour lesquelles j’avais déjà joué.

Vous êtes à la tête de trois clubs dans le Morbihan, combien en existe-t-il dans le département et en France ?

Il y en a quatre dans le Morbihan, Vannes, Baden, l’Ile-aux-Moines et Berric. Au total, 28 clubs dans toute la France pour environ 700 licenciés et 130 juniors.

A aujourd’hui 37 ans, vous êtes considéré par beaucoup comme un ambassadeur du kin-ball dans le Morbihan, quelles sont vos projets et ambitions pour continuer son développement ?

Les clubs doivent poursuivre leur évolution tout en se consolidant localement. Pour l’association de Vannes dont je suis le président, il faut déléguer les tâches administratives pour qu’elle puisse continuer à vivre sans moi. C’est primordial d’assurer la pérennité du club et de donner toutes les clés en main à ceux qui vont continuer si je dois arrêter un jour.

Le kin-ball n’est actuellement pas reconnu comme un sport par le Ministère de la jeunesse et du sport et reste donc bien souvent peu connu du grand public, quel est votre ressenti à ce sujet ?

On fait des démarches pour être reconnus auprès du Ministère des Sports mais c’est très compliqué. Pour le moment, le Kin-ball n’est pas assez bien structuré pour obtenir une reconnaissance. Il faut continuer notre développement au niveau associatif et gagner en nombre de pratiquants afin, pour pourquoi pas, rivaliser un jour avec les sports majeurs.

Nous sommes peu médiatisés et nous essayons de combler ce déficit tant au niveau des clubs pour la communication locale qu’au niveau de la Fédération pour la communication nationale. Même si on arrive à avoir de la visibilité, les gens sont obligés d’essayer par eux-mêmes pour adhérer. Notre plus grande difficulté est d’arriver à les amener à essayer.

La France a accueilli sur son sol aux Ponts-de-Cé, pour la 2nd fois la Coupe du Monde, après l’édition de Nantes en 2011. Ne deviendrait-on pas finalement une vraie terre de Kin-ball ? (voir article sur la Coupe du Monde)

Oui bien-sûr, le kin-ball se développe beaucoup dans l’Ouest même s’il existe d’autres villes ailleurs en France comme Maubeuge, Toulouse, Pau ou encore Montauban. Mais en effet le Grand Ouest est un peu le berceau du kin-ball pour le moment. De plus, le Morbihan est le département le plus représenté en France, avec notamment quatre clubs.

Vous êtes président, coach des juniors mais aussi joueur du Kin-Ball Gwened depuis cinq ans maintenant, combien d’équipes comptabilisez-vous aujourd’hui ?

Nous avons une équipe Féminine Nationale en Division 1, une équipe Masculine Nationale en Division 2 dont je fais partie et une équipe junior chez les – de 13 ans. Pour les enfants, il n’y a pas de sélection, tous ceux qui veulent jouer en compétition sont les bienvenus.

Où peut-on venir s’essayer au Kin-ball à Vannes ?

Tous les mercredis à Kercado dans la salle N°2 de 16H30 à 18H pour les enfants âgés de 7 à 15 ans. Pour les plus de 15 ans, l’entraînement se déroule le jeudis soir à partir de 19H30 jusqu’à 22H dans la salle du collège Sacré-Cœur.

Pour ceux qui voudraient s’inscrire, quel est prix d’une licence ?

Tout dépend de la politique de chaque club. A Vannes, la licence en compétition est de 100€ et celle en loisir de 80€. Quant à eux, les juniors payent 70€. Quand j’ai créé le club de Vannes, j’ai choisi que le club rembourse tous les déplacements. L’objectif étant que cela coûte le moins cher possible aux joueurs.

Entraînement du Kin-Ball Gwened avec des joueurs du Berric Kin-Ball à la salle du collège Sacré-Coeur à Vannes

Le kin-ball en quelques règles :

Le Kin-ball est un sport qui se joue à 3 équipes de 4 joueurs sur un même terrain qui mesure 20 mètres de large et de long avec une énorme balle qui fait 1M20 et qui pèse moins d’1 kg. Le but du jeu est que le ballon ne touche pas le sol, un peu comme au volley. Quand une équipe est en phase offensive, il y a trois joueurs qui vont former un trépied sous cette grosse balle et le quatrième joueur va appeler une des deux autres équipes par sa couleur avant de frapper dans le ballon. Il va dire « Omnikin bleu », c’est comme « Jacques a dit », et l’équipe bleue doit rattraper de n’importe quelle manière le ballon avant qu’il ne tombe par terre. Et ainsi de suite jusqu’à ce que la balle touche le sol. C’est un jeu de rapidité et de stratégie.

Omnikin, c’est le nom de l’entreprise Québécoise qui a créé le Kin-ball. C’est donc ce mot-clé qui a été choisi comme signal donné aux autres équipes pour désigner la couleur qui va être attaquée.

Dans la catégorie adulte, un match est composé de trois périodes gagnantes de 13 points. Il peut donc y avoir jusqu’à 7 périodes puisqu’il y a trois équipes. Les deux autres équipes sont classées deuxième ou troisième de la rencontre toujours en fonction du nombre de périodes gagnées. En cas d’égalité, elles se départagent dans un mini match en cinq points.

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