PROTECTION DES ANIMAUX : VERS UNE MEILLEURE APPLICATION DES LOIS

 

Le refuge SPA de Vannes accueille aujourd’hui cinquante-deux chats et quarante-neuf chiens. Valérie, chargée de communication, évoque ces nouvelles lois qui ont permis depuis deux ans une nette amélioration des conditions de vies des animaux.

Première question qui peut tous nous intéressés. Concrètement, comment peut-on adopter un animal ?

Vous savez, c’est avant tout une question de « feeling ». Par exemple, pour adopter un chien, le futur maître doit faire une promenade avec l’animal qui a attiré son attention afin de voir s’ils s’entendent bien. Ensuite, il y a une période d’essai d’une semaine. Dans le cas des chats, nous avisons selon le caractère de l’animal pour nous assurer correspond qu’il correspond aux besoins du futur adoptant. Bien évidemment, les chats et les chiens sont remis en étant stérilisés, vaccinés et pucés.
Une fois l’animal adopté, la SPA doit s’assurer que tout se passe bien, notamment pour les chiens, qui peuvent avoir une attitude différente une fois adopté, nous ne savons jamais comment les animaux vont réagir… Parfois, lorsqu’ils sortent, ce sont de tout nouveaux animaux.

Refusez-vous des adoptions ?

Nous avons parfaitement le droit de refuser. Parfois, c’est mal pris, mais comme je le dis souvent : « nous ne sommes pas une animalerie », nous avons des critères de sélection. Nous n’avons pas le droit de faire adopter aux mineurs et nous faisons attention à l’âge des adoptants.

Quelles sont les actions mises en place lorsque vous recueillez un animal ?

Les animaux sont essentiellement amenés par la fourrière.
Les personnes voulant abandonner leurs animaux doivent prendre un rendez-vous, nous analysons leur situation et essayons de trouver une solution. Après la prise en charge, l’animal est confié à notre vétérinaire, et reçoit des vaccins. Si les personnes ont la possibilité de donner une part d’argent pour les soins, nous acceptons, mais dans le cas contraire, nous prenons tout en charge. Les animaux sont ensuite mis en quarantaine.
Si on nous apporte une portée de chatons pour les abandonner, on les accepte seulement si les propriétaires de la chatte font stériliser la chatte, on aide à hauteur de 50% financièrement si la personne n’a pas les moyens.

Durant quelle période de l’année avez-vous le plus d’abandons ?

Les adoptions ont été importantes en août contrairement à ce que maintiennent les médias.
Il n’en reste pas moins que la période de Juin à Octobre est horrible pour nous. Mais ce n’est pas nécessairement comme avant où les gens attachaient leurs animaux à un poteau avant de partir en vacances. Aujourd’hui, ce sont des portées de chatons qui sont amenées. Nous avons bien sur des abandons, mais ce n’est pas nécessairement à cause des vacances, il y a plus de possibilités maintenant pour faire garder son animal. Nous avons un certain nombre de vieux chiens de chasse abandonnés. Le plus souvent, ce sont des animaux apportés après décès, hospitalisation, maladie, entrée en maison de retraite.

Avez-vous déjà eu des cas de maltraitances ?

Oui, d’ailleurs nous avons un service enquête au sein de la SPA qui nous permet de recevoir des plaintes. Si quelqu’un nous appelle pour un cas de maltraitance, qu’il soit vrai ou faux, nous avons le droit de nous rendre au domicile. Nous essayons d’analyser psychologiquement où en est la personne qui maltraite l’animal et nous procédons aux papiers d’abandon. Parfois, nous sommes accueillis avec des coups de fusils car ils ne comprennent pas pourquoi il y a eu un signalement de maltraitances.
Nous ne sommes pas une association comme Trente Millions d’Amis, nous n’avons pas de structure pour contrer la maltraitance, mais nous pouvons aller au procès.
Pour autant, la justice est en train d’évoluer par rapport à cela, les lois sur la maltraitance existent depuis vingt ans, mais n’ont jamais vraiment été appliquées. Les crimes sur les animaux étaient seulement punis avec des peines de quinze jours avec sursis. Aujourd’hui, des avocats se spécialisent davantage sur le cas, les peines augmentent, il y a des prisons ferment maintenant pour la maltraitance. La peine maximale légalement est de deux ans, mais aucun cas n’a dépassé plus de neuf mois.

Est-ce qu’il y a déjà eu des décès dans votre association ?

Oui, ça arrive, lorsque des chatons abandonnés sont tout petits, ils n’ont plus de mères. C’est difficile de les garder en vie avant un certain âge. Certains bénévoles ont le courage de s’en occuper en sachant pertinemment qu’ils pourraient mourir.
Par ailleurs, les animaux peuvent attraper des maladies, comme la Leucose, le Typhus, qui sont mortelles. Nous n’euthanasions pas sauf s’il y a une grosse souffrance ou s’il s’agit d’une maladie contagieuse qui peut mettre en danger la vie des autres chats (par morsures). Mais cela fait longtemps que l’on n’a pas eu de cas de maladies.
Les morts de vieillesse sont rares. Néanmoins cela est possible. Actuellement, une de nos chattes a quinze ans, elle est obèse et le cœur ou les reins pourraient s’arrêter d’un moment à un autre.

Qu’est-ce que vous faites pour dynamiser la SPA ?

Le six et sept Octobre, nous avons organisé des portes ouvertes. Nous avons coordonné l’évènement avec celui de la SPA de Paris et le succès a été inattendu ! Vingt-huit chats sont partis et une dizaine de chiens sont réservés. Nous pensons qu’il y a eu plus de sensibilisation cette année. Les portes ouvertes sont vraiment essentielles car elle nous donne plus de visibilité, et beaucoup d’adoptants nous ont rendus visite.

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