Megalopolis : La chute d’un empire

Dans l’univers du cinéma, la renommée de Francis Ford Coppola n’est plus à faire : Auteur de bon nombre de chefs d’œuvres, notamment sa sublime trilogie du « Parrain », il s’impose comme un incontournable du cinéma. Sorti en salle en cette rentrée, son nouveau bébé, Megalopolis, fruit de quarante ans de travail, LE film de sa vie, celui qu’il dit avoir toujours voulu réaliser, vaut-il le coup ?

A la croisée du péplum et de la science-fiction, le film nous présente New Rome, genre de « super mégalopole » futuristique à l’esthétique gréco-romaine, au sein de laquelle les principaux acteurs César Catilina et Franklyn Cicero, doivent en reprendre les rênes dans une Amérique en chute libre. Du moins, supposée l’être. Parce qu’en effet, bien que Megalopolis insiste sur la décadence de son monde, il ne nous la montre que très peu. Les rues sont propres, le peuple relativement sympathique, et la seule décadence que l’on puisse apercevoir est politique, à la limite du people par moments, dans des scènes anecdotiques qui en font trop, mettant mal à l’aise tout du long sans rien apporter à la trame du film.

Fruit de quarante ans de développement, Megalopolis déborde d’idées, de thèmes, de problématiques qu’il soulève, mais auxquelles il ne répond jamais, le tout noyé dans une masse informe de scènes surjouées et s’enchaînant sans transitions, avec une mise en scène frôlant parfois le ridicule.

Très peu de points positifs en somme : des décors générés par ordinateur très austères, une direction d’acteurs catastrophique malgré un casting fait pour être provocateur en incluant plusieurs acteurs « cancel » (ce dont le film ne fait rien), une trame scénaristique brouillonne au cœur de laquelle on se perd rapidement… La liste est longue, et tous desservent les propos que le film tente d’imposer à ses spectateurs aux forceps, dans un manichéisme enfantin et sans la moindre trace de subtilité.

On note tout de même quelques très jolis plans fixes, un univers créatif et original, certains acteurs qui se démarquent malgré une direction qui semble avoir été compliquée (mention spéciale à un Giancarlo Esposito toujours au top et sans faux pas), et quelques jolies musiques.

Au-delà de ces quelques points, force est de constater que non, Megalopolis ne vaut pas le coup. Coppola se perd, n’arrive pas à retrouver son talent d’antan malgré ses chefs-d’œuvre du passé. Peut-être devrait-il prendre sa retraite et laisser la place à Sofia, s’imposant aujourd’hui comme bien meilleure que Papa, comme avec son Priscilla (dont vous retrouverez la critique ici).

 

Note : 3/10

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