LES GAFA, AUSSI PUISSANTS QUE CERTAINS ÉTATS ?

Saison 1 épisode 2 du confinement.

 

Au détour d’une promenade dans les bois un dimanche d’automne confiné, une rencontre m’a particulièrement marquée. Un père de famille, affublé de son masque bleu azur devenu si banal sur tous les visages aujourd’hui, m’a confié : « j’ai déjà acheté mes cadeaux de Noël car je ne veux pas commander en ligne. Si je peux aider les commerçants locaux alors je le fais ! » Et je crois bien qu’il a raison. C’est vrai lorsque je fais le bilan lié à cette pandémie, les premiers mots qui me viennent à l’esprit sont :  bouleversant, triste et accablant. Si le constat est tel c’est que les volets baissés, les lumières coupées, et les serrures fermées sont beaucoup trop présentes dans nos rues. Librairies, fleuristes, coiffeurs… Ce sont les grands perdants de ce deuxième confinement.

Ouvrons les yeux sur la réalité. Que vont-ils devenir ? Pour la plupart, leur boutique ne repartira pas et ce ne sont pas seulement quelques personnes. Non. On parle bien ici, de milliers de commerçants. Ces personnes-là qui se lèvent chaque jour la boule au ventre parce qu’ils ne savent pas ce que l’avenir leur réserve. Où trouveront-ils l’argent pour se nourrir, pour se loger ?. « J’ai perdu 450 000 € en mars-avril. Si nous fermons encore deux mois, j’estime les pertes à 600 000 €. Ce serait une catastrophe »[1] prédisait Sylvie Scotti, commerçante à Saint-Malo. Alors certains, à l’image de Sylvie, trouvent des solutions de recours : vendre des baguettes dans un magasin de décoration pour être estampillés commerce essentiel.

En revanche, sur le trottoir d’en face, ils roulent sur l’or. Les grandes puissances économiques – Amazon, Facebook, Google ou encore Apple- ont accru leur chiffre d’affaires en 2020. Des bénéfices multipliés par deux, 175.000 emplois créés au deuxième trimestre pour Amazon. Il faut dire que depuis la crise sanitaire, les demandes sur Internet explosent. Que fait le gouvernement pour protéger ses commerçants, l’économie ? Certains s’interrogent. D’autres condamnent.

Olivier Faure, déclarait sur France 2 il y a quelques jours « il faut instaurer une taxe exceptionnelle sur les GAFA qui permette d’aller abonder un fonds de solidarité en faveur de ceux qui sont obligés de fermer aujourd’hui. » A méditer…

[1] Source : JOCARD ALAIN, Reconfinement : cinq exemples qui illustrent la révolte des petits commerces en France, Ouest France, 31/10/2020, 4h59

 

 

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