UN ETUDIANT S’ENGAGE EN POLITIQUE

Agé de 25 ans et étudiant dans le secteur bancaire, Guillaume Péguy est candidat aux municipales de Vannes, le 15 mars prochain.

Pourquoi vouloir s’engager pour la ville de Vannes ?

Pour servir le Bien Commun et dépasser les clivages qui nous divisent. Concrètement, l’UPV est une liste d’alliance de partis (RN, PCD, Droite Populaire), de personnes et de volontés qui souhaitent se mettre au service de leur ville, et non plus se servir d’elle. Nous vivons dans un monde de plus en plus individualiste au sein de laquelle l’insécurité est grandissante. Nous voulons que Vannes reste une ville agréable à vivre.

 

Vous parlez d’insécurité à Vannes, pourriez-vous approfondir ce point ? En effet nous voyons que la ville se classe très bien en termes de conditions de vie, où il est agréable de vivre.

Vannes est la plaque tournante de la drogue en Bretagne : à Brest comme à Nantes, on parle de la capitale Morbihannaise comme d’un fournisseur. Ce n’est pas parce que les habitants du centre-ville ne voient pas l’insécurité qu’elle n’existe pas. Il suffit d’aller à la rencontre des habitants de Ménimur et de Kercado pour se rendre compte que leurs témoignages ne concordent pas avec les « statistiques ».

 

Quels sont ces clivages que vous mentionnez ?               

Ils sont omniprésents : nous sommes revenus à l’ère des luttes, comme si des siècles de civilisation de nous avaient rien appris. Les patrons contre les salariés, les bourgeois contre les prolétaires, les citadins contre les ruraux, les croyants contre les athées. Mais au lieu de chercher ce qui nous rassemble et de s’en servir comme base pour vivre ensemble, on cherche exclusivement ce qui nous distingue et on passe son temps à insulter l’autre.

 

Vous êtes affilié au parti de l’Union Pour Vannes, entretenez-vous des rapports avec eux depuis longtemps ou était-ce une opportunité de vous y identifier ?

J’entretiens des rapports avec l’Union Pour Vannes depuis bien avant sa création. C’est avant tout une union des personnes, et je connaissais les personnes à l’initiative de ce projet depuis quelques années.  A la recherche d’une tête de liste, ils m’ont demandé de mener la liste, et après un temps de réflexion, j’ai finalement accepté.

 

Vos idées convergent-elles ? Existe-il des différents concernant celles-ci ?

On ne peut jamais totalement être d’accord avec quelqu’un, et ce sont justement ces différences qui nous font progresser et nous permettent de nous rapprocher. Mais sur l’ensemble du programme, nos idées convergent puisque nous l’avons rédigé ensemble, en discutant de chacun des aspects.

 

La place de l’extrême droite est stigmatisée dans les médias, qu’en pensez-vous ?

Je suis tout à fait d’accord avec cela. Je ne suis pas encarté au Rassemblement National, comme vous le savez, mais leur seul soutien à eu des effets flagrants. Certaines personnes que je côtoyais avec plaisir ne me parlent plus, on m’a encouragé à abandonner les municipales, au nom de mon épanouissement ou de mon avenir professionnel. Certains amis présents sur des listes d’autres partis en France demandent à ce que nos retrouvailles se fassent dans le secret. Une mort sociale frappe les membres de l’extrême droite, sans que personne ne puisse définir ce que c’est que l’extrême droite, et sans que l’on puisse me dire en quoi notre programme se rapproche de l’extrême droite.

 

Vous êtes jeunes, quelles motivations trouvez-vous dans votre engagement politique ?

 Après avoir effectué une année de service civique à « l’Arche » au service des personnes porteuses d’un handicap mental, j’ai suivi une année de propédeutique et de philosophie avant de m’orienter vers le droit et les métiers de l’immobilier. J’occupais également, en parallèle, un emploi au McDonalds par intermittence de 2014 à 2019.  Je suis aujourd’hui en alternance dans le secteur bancaire afin de devenir gestionnaire de patrimoine. C’est cet ensemble d’expériences qui a confirmé chez moi ce besoin de m’engager. En revanche je ne trouve aucune motivation à proprement parler en la carrière politique ou dans la théorie politique. La politique est un outil, pas une fin en soi.

 

Concernant votre programme, vous désirez offrir un accès aux transports en commun différent, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous souhaitons mettre en place des modes de transport alternatifs, mais sans pour autant adopter une attitude punitive à l’égard des automobilistes. D’abord, le vélo : via la sécurisation des pistes cyclables et l’extension des Vélocéos à toute la ville de Vannes.  De plus, nous défendrons la gratuité des bus pour tous à Vannes. Il est important de savoir que 85% du coût réel du déplacement est déjà pris en charge par la collectivité lorsque vous achetez un ticket … Ainsi, le coût pécuniaire est moindre par rapport aux avantages sociaux et écologiques que les transports en commun confèrent.

 

Vous comptez également mettre l’accent sur la culture, quels sont vos projets ?

La culture est primordiale pour Vannes car nous avons la chance de vivre dans une cité extrêmement riche sur le plan historique. Nous devons faire de notre ville une référence régionale en édifiant un grand musée de l’histoire de la Bretagne et en agrandissant les collections du musée. L’Union Pour Vannes souhaite également organiser des festivals comme un grand événement annuel dédié à la Pop Culture afin de rendre notre ville attractive pour les jeunes.

 

Que comptez-vous mettre en place pour lutter contre le trafic de drogue ?

Avant tout, il faut se réapproprier les zones sensibles. La première nécessité pour un trafic de n’importe qu’elle nature, c’est la tranquillité. Il faut investir tous les quartiers de Vannes, en créant du mouvement. Nouveaux parcs, lieux de culture. Il faut y placer des points d’attraction. Conjointement à cela, en augmentant le nombre de policiers, on permet l’accroissement du nombre de patrouilles et un meilleur quadrillage de la ville.

 

Que voulez-vous valoriser économiquement à Vannes ? Le port, la diversité sociale du centre, l’écologie, tourisme ? Lorsque l’on voit les moyens mis en place par Lorient, Vannes devrait prendre exemple concernant le secteur portuaire et maritime ?

 

Tous ces secteurs sont des priorités qui ont été trop longtemps reléguées au rang de « choses à faire ». La pépinière d’entreprises, le pôle de cyberdéfense, le centre d’affaires de Laroiseau sont des zones à soutenir et à développer. Le tourisme doit être encouragé, sans que cela nuise au commerce hors-saison : Vannes ne doit pas devenir une station balnéaire. L’écologie est une priorité : il faut davantage de verdure sur notre ville, mais il faut surtout habituer les vannetais à ces nouvelles contraintes avec pédagogie. La répression ou l’obligation portent rarement des fruits. Il faut plutôt amener les habitants et les résidents à changer leur comportement et leurs manières de consommer, car c’est uniquement comme cela que l’on pourra mieux-vivre à Vannes.  Pour ce qui est du port, la situation à Vannes diffère de celle à Lorient. En 2015 Lorient est le premier port de pêche en valeur. Il faut mener des réformes à l’échelle de notre ville et qui répondent à nos besoins.

 

Le sujet de Dédale fait polémique, qu’en pensez-vous ?

Le Dédale est un lieu de convivialité apprécié de certains Vannetais, c’est indéniable. Cependant dans l’optique d’une restructuration de la Rive Gauche, le bâtiment occupé est insalubre. Ainsi, il faudra se résoudre à le voir disparaître… Rien n’empêche ensuite la reconstruction d’un nouveau projet citoyen dans de nouveaux locaux, analogue au Dédale café.

 

Sur un plan économique, nous savons que la rive gauche va connaître de grands changements, avez-vous connaissance des projets actuels ? Qu’en pensez-vous ?

Nous souhaitons passer par un référendum local pour résoudre cette question. Si nous sommes élus à la mairie, nous défendrons une meilleure application de la démocratie directe. Un audit sera également nécessaire pour bien apprécier les enjeux et coûts relatifs à la Rive Gauche. Personnellement j’aimerais beaucoup qu’un grand espace y soit dédié pour la création d’un parc, ou d’un jardin botanique. Mais ce sera aux Vannetais de trancher.

 

Que comptez-vous réaliser en priorité si vous êtes élu ?

Les maires gouvernent trop souvent par cabinet et non plus grâce au Conseil Municipal. La première mesure sera d’établir une plus grande transparence dans la gestion politique. Par exemple, en publiant l’agenda du Maire et en réservant une plage horaire quotidienne pour l’accueil des citoyens, mais également en lançant les référendums d’initiatives locales.

 

Nous connaissons une augmentation de la précarité étudiante, qu’en est-il dans votre programme ?

En tant qu’étudiant, j’ai moi-même connu cette précarité à laquelle vous faites allusion. Afin de payer mes études, j’ai travaillé au McDonalds. Mais il faut trouver un équilibre entre temps de travail et temps d’études, et cet équilibre est difficile.  En France, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes après les accidents de la route. Que l’on puisse être désespéré à cet âge en dit long sur notre société. Pour pallier cette situation, l’UPV prône tout d’abord la construction de nouveaux logements étudiants respectueux de l’environnement grâce à l’ossature en bois. Évidemment, les loyers devront être abordables mais il y a beaucoup de logements inoccupés à Vannes, et il serait bon de les remplir. Certaines villes ont mis en place des aides pour les étudiants les plus défavorisés. Enfin, il faut soutenir les associations qui œuvrent en ce sens, et aider les étudiants à comprendre que tous ne vivent pas aisément. C’est d’autant plus difficile à percevoir que lorsque l’on est dans cette situation, on préfère le cacher et l’on a souvent honte de demander de l’aide. Il faut arriver à créer une aide anonyme.

 

Que comptez-vous apporter de différent à cette ville ?

Nous voulons une ambition nouvelle pour Vannes, nous voulons rêver Vannes en grand. Nous voulons la faire accéder à un véritable statut de capitale culturelle et historique. Nous voulons également nous donner les moyens de lutter contre le trafic de drogue. Et surtout, nous voulons aimer sincèrement cette ville incroyable et ses habitants en les consultant plus régulièrement. Plus les Vannetais s’approprieront leur ville, plus celle-ci sera un lieu où il fait bon vivre.

 

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