DAVID ROBO : RETOUR SUR CINQ ANNÉES À LA TÊTE DE LA VILLE

Maire de Vannes depuis 2011, David Robo fait le point sur les actions menées durant son deuxième mandat – mars 2014 – 2020. Le regard tourné vers les municipales qui auront lieu les 15 et 22 mars prochain, il compte bien prendre à nouveau les rennes de la ville afin de mettre en œuvre son nouveau programme et de finaliser les projets en cours, principalement le dossier de la rive gauche.

 

Vous avez mis l’accent sur la vie des quartiers de Ménimur, Kercado, Beaupré Lalande ainsi que sur le projet du pont de Kérino. Vous avez beaucoup œuvré pendant votre mandat pour ces quartiers, aujourd’hui les sujets qui peuvent fâcher sont l’aménagement de la rive gauche et par voie de conséquence la culture et Dédale. En effet, cette rive gauche est, actuellement, au cœur de nombreuses discussions et nous avons connaissance des trois projets. Pourquoi vouloir aménager ce lieu, cette partie du port ? Que voulez-vous apporter à la ville avec cette réhabilitation ?

J’ai la conviction, et je ne suis pas le seul, que la rive gauche mérite mieux que ce qu’elle est aujourd’hui. Nous avons des bâtiments à l’abandon, une base nautique et effectivement comme vous l’avez dit, l’art prend la rue. J’ai alors le sentiment qu’il faut faire un miroir à la rive gauche du port. Nous avons organisé un concours d’idées, trois d’entre elles ont été retenues. Ces projets proposent de maintenir et d’agrandir la base nautique déjà présente. Pour rappel nous avons trois clubs qui sont actuellement locataires de cette base (paddle, aviron, kayak), ils fonctionnent bien. Nous avons comme projet d’implanter des commerces, des logements. Ce sera alors à la future commission, le 22 mars prochain, de décider quel projet sera le mieux pour la ville.
Cependant il ne s’agit pas de bétonner cette rive gauche mais d’y implanter des espaces verts, des espaces publics et également une nouvelle crèche qui siégera sur cet espace.

 

Vous avez décidé de reporter la décision du projet ?

Oui effectivement, nous sommes dans le cadre d’un appel d’offre, certaines choses sont secrètes et tout le monde n’est pas au courant de chaque déclinaison des projets. Tout et n’importe quoi s’écrivait dans la presse. A partir du moment où cette procédure est confidentielle, je ne pouvais contredire ce qui se disait donc j’estimais qu’il fallait de la sérénité pour faire ce choix. C’est pour cette raison que j’ai décidé de confier à la majorité issue des urnes en mars prochain le choix du projet de la rive gauche. Rappelons qu’il s’agira d’un aménagement qui engagera des travaux pendant une dizaine d’années à être réalisé. Il  va marquer la ville pour plus de cent ans.

 

Connaissant votre souci de l’action sociale, serait-ce parce que vous trouviez ce projet trop élitiste ?

Non, je rappelle qu’en référence à mon passé d’assistant social, où j’ai été heureux de travailler, j’ai toujours une attention particulière envers nos citoyens les plus démunis mais, malgré cet élitisme que vous dénoncez, je rappelle qu’il y a 25% de logements sociaux à Vannes. Cette rive gauche ne sera pas bâtie pour les riches, ce sera une rive gauche pour l’ensemble des Vannetais, il y aura des logements qui seront plus abordables que les appartements luxueux.

 

Concernant ce sujet, les prix de l’immobilier se sont aussi envolés ces dernières années, la ville attire peut être plus de gens aisés qu’auparavant ?

Je rappelle que la ville de Vannes comprend 25% de logements sociaux et que l’Etat oblige chaque ville à un minimum de 20%, nous sommes largement au-dessus. Pour chaque nouveau projet, il y a un quart de logements sociaux prévus, ce n’est donc pas une ville de riches. Les prix s’envolent certes, mais les gens qui arrivent à Vannes ne sont pas que des retraités, il y a aussi des familles, des actifs.
Nous avons à Vannes un programme immobilier qui s’appelle Vannes Village, situé derrière la clinique océane, 180 maisons ont été construites dont 68 ont été achetées par des prix compétitifs et qui sont éligibles aux prêts à taux 0%. Notre volonté est de faire venir des familles, car ce sont elles qui font vivre une ville.

 

Des promesses tenues, et plus encore…

 

Concernant vos promesses faites lors de la campagne de 2013/2014, avez-vous pu agir comme vous l’auriez souhaité ?

A ce jour, je dirais que plus de 90% de ce que j’ai annoncé s’est réalisé. De plus certaines choses ont été mises en place alors qu’elles n’étaient pas prévues initialement, comme la place des lices ou la rue saint Vincent piétonnes par exemple. Je suis fier de ce qu’on a réussi à accomplir, et mon ressenti est que les Vannetais sont plutôt fiers d’habiter Vannes.

 

Quels sont vos projets pour votre mandat à venir ?

Mon programme sera bientôt dévoilé, en janvier. Il y a actuellement 129 Vannetais qui travaillent encore à l’élaboration de ce programme et ce projet.

 

Plus de 50% de nouveaux visages sur la liste électorale

 


Avez-vous de nouvelles jeunes figures sur votre liste électorale ?

Effectivement il y aura des jeunes, des actifs, des retraités. Même si je n’ai pas encore constitué la liste, je pense qu’elle sera renouvelée à plus de 50%, c’est-à-dire que l’on verra environ 25 nouvelles personnes sur les 45 prévues initialement.

 

L’offre touristique du golfe du Morbihan faisait également partie de votre programme il y a six ans, êtes-vous satisfait du résultat obtenu ?

Oui et non. Le tourisme c’est faire vivre l’économie, cela crée des emplois dans les restaurants, les cafés, les magasins, ceci est une très bonne chose. En revanche il faut faire attention à ne pas tomber dans le tourisme de masse qui peut alors paralyser la ville. Et cet été, j’ai trouvé que l’on était parfois proche de cette situation, il faut que l’on soit très vigilant par rapport à cela.
Comme toutes les villes attractives, nous avons ce concept d’Airbnb qui se développe dans le centre-ville. Ce concept dépeuple le cœur de Vannes et il faut alors trouver le juste milieu car j’ai besoin de familles dans ce fondement, j’ai besoin d’enfants pour remplir les écoles et besoin des familles pour consommer dans les magasins. Concentrons-nous pour trouver un juste milieu entre le tourisme de masse et Airbnb qui se développe beaucoup. Vannes doit rester cette ville attractive qui avance mais tout en gardant son identité de tradition et de modernité.

 

Vous avez alors sans doute réfléchi à une solution potentielle pour pallier ce problème ?

Je pense qu’il faudra essayer de contraindre les propriétaires qui louent leur logement sur Airbnb. Les gens qui viennent séjournent deux jours, trois jours, ils organisent des soirées festives qui peuvent alors déranger l’environnement actuel.

 

Le Maire souhaiterait que l’aventure culturelle Dédale se poursuive en 2020

 

Enfin j’aurais une dernière question : A titre personnel regrettez-vous de ne pas pouvoir continuer l’aventure Dédale ?

Personne ne sait, aujourd’hui, si Dédale va continuer, je ne parle pas du café, c’est un autre sujet. Il y a eu une Assemblée Générale le 26 octobre et il s’est dit que les membres voulaient continuer si les gérants du café et du bar restaient les même qu’à l’heure actuelle. Il reste alors deux mois pour trouver une solution, cette guerre de cafetiers n’a pas lieu d’être à mon sens. Le Dédale avec l’art prend la rue a vraiment trouvé son public, ce bâtiment extravagant en a tiré sa force et je souhaite vraiment que l’on trouve une solution pour continuer ensemble en 2020.

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