Située à Vannes depuis plusieurs années, la start-up Imagina propose une application mobile, du même nom, permettant d’informer ses utilisateurs sur le lieu qu’ils fréquentent. À l’origine, un projet étudiant qui, au fil du temps, a dépassé le cadre scolaire. Nous retrouvons Ronan Gourlay, jeune badénois de 26 ans, un des créateurs et Responsable Commercial chez Imagina.
Bonjour Ronan, pouvez-vous nous présenter Imagina ?
Imagina est une société que nous avons créée à trois associés, Steve Cotonnec, Brieg Le Formal et moi-même, le 1er août 2016 à Vannes. Nous proposons une application mobile, reliée à un système de balises Bluetooth que l’on appelle des « beacon ». Ce système permet d’informer, en temps réel, les visiteurs d’un lieu, d’une ville, d’un campus universitaire, d’un événement ou d’une gare, en fonction du profil du visiteur et de la position géographique très précise de ce dernier. Concrètement, dans une ville, nous informons le visiteur sur l’histoire des lieux du patrimoine, on va créer des énigmes, des parcours. Dans un campus, on va guider les étudiants pour qu’ils puissent savoir dans quelle salle se trouve telle ou telle conférence, tel ou tel cours. Dans un événement ou dans un festival, on va informer les visiteurs sur quel artiste passe à tel moment, s’il y a des produits en rupture de stock, les tarifs de la buvette, etc… De plus, l’application permet aux organisateurs d’événements, aux gestionnaires de campus ou aux élus de communes d’obtenir, grâce à ces petites balises, des statistiques de fréquentation et de comportements des visiteurs, qu’ils peuvent analyser dans le but d’améliorer leur lieu pour les éditions ou pour les événements à venir.
Comment l’idée d’Imagina est-elle née ?
Au départ, nous avions un projet étudiant sur des plateformes collaboratives de contenus. On avait participé à un concours de l’Université Bretagne-Sud : Start’UBS, qu’on a gagné et c’est cela qui nous a permis de lancer réellement le projet. On a travaillé sur cette idée d’application liée à un système de balises Bluetooth, car on avait vraiment le besoin, notamment dans les festivals ou dans les salons étudiants, d’avoir des informations sur les stands qui se trouvent en face de nous. Puis, en fonction des retours clients, le projet s’est de plus en plus précisé.
Pourquoi avoir choisi de vous installer à Vannes ?
Tout d’abord, nous avons des partenaires à Vannes. Nous sommes suivis par l’incubateur de la région de Bretagne (Energis), ainsi que par la technopole de l’innovation du Golfe du Morbihan – Vannes Agglomération (VIPE), qui nous soutenait financièrement et logistiquement avant même la création de l’entreprise. Par ailleurs, c’est un point central, nous sommes trois associés ; moi étant de Baden, Steve (Cotonnec) de Vannes et Brieg (Le Formal) des Fougeray, Vannes était un lieu où on pouvait se rencontrer. Pourquoi sommes-nous restés ? Car nous avons tout notre réseau d’amis présent sur Vannes, le cadre de vie est super ici ! Comparé à d’autres start-ups qui partent assez rapidement vers des villes comme Rennes ou Nantes, pour être plus proches de la capitale ou pour le côté commercial, nous avons décidé de rester ici même si c’est plus long d’aller démarcher des clients plus lointains. L’idée, c’est de pouvoir s’installer durablement à Vannes, car nous aimons cette région. De plus, nous souhaitons également y créer de l’emploi, notamment avec les écoles qui nous soutiennent depuis le début de notre aventure (à savoir l’UBS et l’IUT de Vannes).
Quel est votre périmètre géographique d’activité ? Pensez-vous l’élargir par la suite ?
Nous avons des clients partout en France, ainsi qu’en Belgique. À l’heure actuelle, on souhaite travailler en Europe. Bien sûr, on a commencé par Vannes, cela s’est rapidement étendu au grand ouest, puis ensuite dans toute la France : Paris, Lille, Ajaccio, Lorient, etc… Il n’y a donc pas de périmètre réellement défini, si demain c’est aux États-Unis on ira [rire].
Comment les rôles sont-ils répartis au sein d’Imagina ?
Imagina est divisée en trois « pôles ». Steve est en charge de la partie Web et innovation. Il décide, avec l’équipe commerciale, des développements stratégiques de la société. Brieg, quant à lui, a pour rôle de développer l’application mobile sur Android et iOS, ainsi que de réaliser nos supports communicationnels. De mon côté, je m’occupe de toute la partie commerciale et relations publiques. J’ai plusieurs rendez-vous clients par jour, je m’occupe de les démarcher, de les relancer, d’élaborer des devis, etc…
Quelle a été la plus grosse difficulté à laquelle vous avez été confrontés ?
Le temps. Cela a toujours été la plus grosse difficulté, les journées ne durent que 24 heures. Le produit que l’on propose plaît énormément, ce qui fait qu’on doit avancer vite et bien. Mais honnêtement il n’y en a pas vraiment eu, par rapport à ce que l’on imaginait lors de la création de l’entreprise.
Quels sont vos objectifs pour 2019 ? Avez-vous des futurs projets ?
En 2019, l’objectif est de nous développer, de faire de la vente à distance, cela représente une opération de grande envergure. Aujourd’hui, on est surtout présent à Paris et dans le nord de la France. À l’avenir, nous aimerions nous implanter plus dans le sud de l’Hexagone. De plus, nous sommes passés de début 2017 à août 2018 à plus d’une centaine de lieux équipés, on a environ deux nouveaux lieux par semaine. L’idée en 2019 serait de multiplier ce chiffre par trois et d’arriver à plus de 300 lieux.
Pour conclure sur une note plus personnelle, pouvez-vous nous présenter votre parcours, celui d’un créateur d’une start-up ?
Après avoir obtenu un Bachelor de Marketing-Commerce et Négociation, j’ai occupé plusieurs postes. Tout d’abord en tant que vendeur dans des commerces de produits culturels bretons à Auray, où je gérais les magasins à l’Aise Breizh et Breizh ma Bro. Grâce à ces expériences, je suis devenu promoteur des ventes pour la Fournée Dorée ainsi que commercial B2B pour le groupe La Poste à Brest. Puis nous avons décidé de créer notre propre entreprise : Imagina. Selon moi, il n’existe pas de parcours prédéfini pour fonder une start-up. Pour prendre notre cas, aucun de nous trois ne sort d’une grande école. Nous avons juste commencé à travailler très tôt, en parallèle de nos études.
Qu’est-ce qu’une start-up ? Désignant une « société qui démarre », le terme « start-up » a réellement émergé à la fin des années 90. Longtemps associée aux géants de la Sillicon Valley, une start-up est une entreprise « pionnière », dans son domaine, qui réunit plusieurs critères : l’utilisation de nouvelles technologies, une perspective de forte croissance ainsi qu’un besoin de financement massif (levées de fonds, crowfounding, etc…).
Pour en savoir plus sur Imagina :
https://imagina.io/
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