Entre cours, révisions et loisirs, la vie étudiante laisse peu de place à des repas équilibrés et faits maison. Cette situation conduit souvent à des choix alimentaires axés sur la facilité et le gain de temps, mais pas toujours bons pour la santé. Décryptage.
« Les plats préparés offrent donc une solution de facilité », constate le docteur MOREL-HERVÉ, médecin référent de l’UCO-BS. Les fast-foods ou encore les recettes ultra simples, telles les fameuses « pâtes carbo » qui deviennent la norme pour une grande partie d’entre eux. Mais ce type d’alimentation peut avoir des conséquences. Certains plats simples à préparer constituent de véritables bombes glucidiques. Une menace réelle, notamment « en termes de prise de poids », alerte encore le docteur Morel-Hervé. De plus, l’éloignement du restaurant universitaire, qui offre une solution financièrement accessible, offrant des repas équilibrés, accentue ce phénomène. « Ici, l’université est trop éloignée du RU, qui reste pourtant le meilleur compromis en termes de prix et de quantité. »
Habitudes et comportement alimentaires
Le problème ne se limite pas au manque de temps ou à la distance. Pour le docteur Maurel- Hervé, diététicienne, les habitudes alimentaires se construisent aussi par imitation. « Le fait de voir les copains manger n’importe quoi influence énormément. On se réfère à leur comportement et on finit par adopter les mêmes habitudes. » Cela peut entraîner des comportements alimentaires déséquilibrés qui s’ancrent dans la durée. Pourtant, des solutions existent pour changer la donne. « Aujourd’hui, de nombreuses applications permettent dorénavant de se renseigner sur des recettes saines, peu coûteuses et faciles à intégrer dans un quotidien étudiant. «
Dès lors, comment encourager les étudiants à se détourner de la nourriture transformée ? La clé réside peut-être dans l’éducation culinaire. Apprendre à cuisiner des repas simples, rapides et équilibrés dès le lycée ou en début de vie universitaire ferait alors une grande différence. Par ailleurs, des initiatives comme des ateliers de cuisine ou des campagnes de sensibilisation sur les bienfaits d’une alimentation saine encourageraient les étudiants à reprendre le contrôle de leur assiette.
Des astuces comme la planification des repas, l’achat en vrac ou encore la préparation de plats en grande quantité à congeler sont des solutions efficaces pour réduire les dépenses alimentaires tout en favorisant une alimentation équilibrée. Encourager les étudiants à adopter ces pratiques pourrait transformer leur vision de la cuisine et leur permettre d’investir dans leur santé sans se ruiner.
Des collaborations avec des producteurs locaux ou des supermarchés pour offrir des paniers étudiants à prix réduits pourraient également renforcer l’accès à une alimentation variée et saine. Ces initiatives contribuent à combattre les idées reçues et à rendre la nutrition équilibrée plus accessible à tous. En attendant, chacun peut faire un premier pas en consultant les ressources disponibles, comme les applications de cuisine ou les blogs spécialisés. Mieux manger, sans se ruiner, est un défi pour préserver sa santé, même pendant les années universitaires.
Jules Clément