Jean-Michel Brard, d’un atelier à l’Assemblée

Jean-Michel Brard, député de la 9ᵉ circonscription de Loire-Atlantique, est un homme du Pays de Retz, une terre qu’il connaît intimement. Depuis juillet 2024, il siège à l’Assemblée nationale, mais sa carrière est profondément ancrée au cœur de la politique locale.

Maire de Pornic depuis 2014, il n’avait pas programmé son entrée en politique, pourtant s’en est suivi un engagement profond et salué qui lui ont ouvert les portes de la présidence de la communauté d’agglomération Pornic Agglo Pays de Retz en 2017, puis de la députation en 2024.

Mais, malgré cette nouvelle casquette nationale, Jean-Michel Brard veut rester proche de sa circonscription et fidèle à sa mandature locale. « Je suis d’abord un homme du territoire » soulignant que sa passion n’est pas née des arcanes politiciennes. Il privilégiera toujours le contact direct avec ses citoyens. « Les gens n’ont pas envie de me voir à la télé, ils veulent me voir le week-end, dans les animations locales ». Cette proximité est revendiquée comme une force. « Je suis sûr que quand ils rentrent chez eux, ils disent, oui notre député on le connaît, il nous sert la main et nous fait la bise ».

Et il est vrai que sa ligne politique à l’Assemblée reflète son attachement au territoire : gestion du littoral, préservation de l’eau potable, protection des professions artisanaux en danger, comme les charpentiers de marine. « Ce sont des métiers d’excellence qu’il faut sauver ».

De l’atelier au conseil municipal : la double vie d’un professeur

Cette volonté de ne pas se déconnecter du réel, il la tient probablement de son parcours professionnel. En-effet, avant d’embrasser pleinement la politique, Jean-Michel Brard était professeur de mécanique. Un métier qu’il qualifie de “noble”. « J’étais prof d’atelier, le plus était la relation avec les élèves « . Cette facilité à entrer en lien avec les autres, a certainement été un atout pour sa seconde carrière. « Mon rôle d’élu local me permettait d’être proche des gens, un peu comme le prof copain des élèves. »

Le passage de maire à député ne fut pas prémédité. « Très honnêtement, je ne l’avais jamais envisagé, je visais les sénatoriales » mais la dissolution de l’Assemblée en 2024 a précipité les choses. « Les législatives sont une bataille où tout le monde s’insulte, et ce n’est pas fait pour moi.». Pourtant, face à la montée des extrêmes, et poussé par ses pairs qui lui font confiance, il s’est senti investi d’une responsabilité. « Je ne voulais ni du RN ni du NFP. »

À l’Assemblée, l’apprentissage a été rapide. « En tant que député, tu défends des politiques d’État. Ce n’est plus la même proximité qu’au niveau local. Mais je reste un homme de terrain, je fais attention à ne pas me couper de mes racines. »

Un député indépendant, mais tourné vers l’union

Il se revendique indépendant, bien qu’il envisage une affiliation avec Horizons, le parti d’Édouard Philippe. « Je me pose la question, non pas par ambition partisane, mais parce que le travail en équipe est essentiel. » Sa suppléante, issue de la gauche, incarne cette volonté de dépassement des clivages; mais cette posture consensuelle peut aussi sembler floue, notamment face à des sujets polarisants comme la réforme des retraites, où la récente censure du gouvernement sur lesquelles il reste discret.

Entre ancrage local et ambitions mesurées, Jean-Michel Brard s’efforce de trouver un équilibre. Reste à savoir si cette approche, centrée sur le territoire et la modération, suffira à marquer durablement son passage au Palais Bourbon.

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