Qui sera le nouveau président, ou la nouvelle présidente des États-Unis ? Réponse ce week-end, mais avant cela, revenons sur le parcours pour le moins atypique de l’ancien président, et actuel candidat Donald Trump. De retour sur le devant de la scène après des procès à la pelle, de nouvelles déclarations tapageuses, et des scandales en tous genre, il enchaine les provocations. Perçu en France par beaucoup de citoyens comme un personnage à la limite de la caricature, comment arrive-t-il à convaincre tant d’américains ?
Initialement connu en tant qu’homme d’affaire milliardaire dans les années 80, il est devenu au fil du temps une figure bien installée de la pop culture américaine, notamment grâce à sa téléréalité “The Apprentice” dont il est le présentateur de 2004 à 2015. Il apparaîtra aussi faisant du catch en direct à la télé, ou en caméo dans “Maman j’ai raté l’avion”, jusqu’à avoir le droit à son personnage dans les Simpsons, qui imaginent alors une blague impensable : Trump président. Une blague très drôle, jusqu’à ce qu’elle n’en soit plus une…
Pour réussir à être élu, l’homme d’affaire a su bien choisir son électorat, et le caresser dans le sens du poil. Il a notamment exploité une chose : la défiance des Américains envers leur gouvernement. Quand selon certaines études, près de 25% des citoyens des États-Unis adhèreraient à des théories complotistes selon lesquels leurs élites seraient corrompues, cette stratégie est loin d’être idiote. Il offre donc une option radicalement opposée au modèle du politicien classique : il est grossier, il fait des erreurs, il parle au peuple de l’Amérique profonde dont on ne parle jamais, et clame haut et fort “America first” et “make America great again”. Alors oui, en Europe, ce personnage nous a interpellés, si ce n’est choqués, quand nous l’avons découvert il y a une dizaine d’années. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, cela faisait quarante ans que Trump était installé dans le foyer de ses concitoyens, qui ont donc largement eu le temps de s’y habituer, et même de l’apprécier. La vérité c’est qu’il parle à une grande partie d’une population qui peut se sentir oubliée et menacée face à la montée du wokisme, à l’immigration et aux pensées écologistes, et qu’il leur offre la possibilité d’être représentés par quelqu’un qui leur “ressemble”. Le tout accompagné par une large propagande sur les réseaux sociaux, il n’en faut apparemment pas plus pour faire d’une caricature, le président de la première puissance mondiale.