JEUX OLYMPIQUES 2024 EP2

Un mois après le clap de fin des JO de Paris, quelles ont été les répercussions de cette parenthèse enchantée sur la société ? Mathéo et Amaury tentent de répondre à cette question.

L’ivresse des Jeux, gare à la gueule de bois – par Amaury BRARD –

Refermer un livre une fois fini, le rouvrir pour le plaisir, le relire pour se souvenir. Mieux encore, lire le tome deux. Après l’euphorie des Jeux, la France se trouve à ce tournant, prête à écrire une nouvelle page.  

Une rose, qu’elle soit blanche, noire ou jaune reste une rose. Même privée de ses pétales, elle conserve sa beauté et ses racines. À l’image de cette fleur, la France, malgré ses défis, ses crises et ses différences, garde son essence.

Les Français étaient arrivés essoufflés à l’été 2024, souvent blessés et divisés dans un monde parfois compliqué à cerner, il était maintenant temps de laisser place à l’ébriété. Les Jeux Olympiques de Paris sont arrivés, et le monde s’est arrêté. Plus de politique à la télévision, plus d’agressions dans les journaux, mais de l’escrime par équipe à la radio. 

Voyez-vous la France a su être heureuse cet été. La France n’est pas un pays de sport ? Là n’est pas la question. Chauvins comme nous sommes, nous serrons le poing pour un match de tennis de table. Nous exultons pour une médaille en canoë-kayak. Pendant quelques semaines, la France a vibré. Le beach-volley au pied de la Tour Eiffel, l’équitation dans les jardins de Versailles et le surf à Tahiti nous ont permis de croire, ne serait-ce que pour un instant seulement, que tout pouvait encore être possible. Un mariage d’audace et d’excellence, une union entre le sport et l’histoire, la culture et la modernité. Mais, comme tout mariage, cette célébration a un coût. Les lumières s’éteignent, les cris de joie se taisent, et le retour à la réalité s’impose.  

Nous voici rappelés aux problématiques de la vie quotidienne : inflation galopante, précarité de l’emploi, crise du logement et tensions sociales. Ce n’est pas la première fois que la France traverse cette dynamique suivie d’une chute abrupte. Souvenons-nous de 2018. La Coupe du Monde remportée, des foules en liesse, des rues envahies de joie. Puis, la gueule de bois. Gilets Jaunes, crise sociale, pandémie, manifestations, 49.3. Ajoutez à cela un taux d’abstention qui frôle le ridicule, une assemblée nationale dissoute et des élections anticipées… 

 Aujourd’hui, après les Jeux, que reste-t-il ? Des questions dérisoires, où certains se demandent encore si l’on doit garder le logo des JO sur la Tour Eiffel, et un panneau floqué “PARIS 2024” au Grand Palais, pendant que d’autres tentent de gérer les crises profondes qui secouent la société. Oui, il est peut-être temps de reconnaître qu’il y a plus urgent. L’inflation continue de grignoter le pouvoir d’achat, les caddies se vident, et pourtant, les taxes s’alourdissent, car il faut bien combler cette dette abyssale de l’État, 3 000 milliards d’euros qui pèsent sur les épaules de chaque citoyen. 

En France, on ne parle plus de médailles mais d’hôpitaux surchargés, où le personnel s’épuise. On ne parle plus de performance mais de prisons qui débordent tandis que la justice peine à traiter les dossiers d’expulsion.

Soyons sérieux. La fête des Jeux Olympiques est terminée. Place à un monde plus sombre, où les violences aux couteaux se multiplient en France et où le Moyen-Orient s’embrase de nouveau. Les médias, qui vibraient avec les exploits sportifs, doivent maintenant se réinventer. Il est temps d’affronter la réalité avec lucidité.

Pourtant, même lorsque la confiance envers les institutions vacille, même lorsque les défis sociaux et économiques se multiplient, l’essence de la nation ne disparaît pas. Comme les prix, elle gonfle. Et même si les pétales peuvent parfois tomber, la fleur, elle, ne meurt jamais.

 

Article de Mathéo à retrouver ici.



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