Maryvonne Warambourg : 100% guerrière

A 60 ans, Maryvonne Warambourg est l’une de ces nombreuses combattantes qui ont vaincu un cancer. En ce mois d’octobre rose, cette professeure de français a accepté de raconter son combat et de redonner de l’espoir.

Elle n’avait jamais pris le temps de s’arrêter, avant que la maladie ne le fasse pour elle, « c’est mon corps qui m’a dit stop ». Et sans pouvoir se dérober, lorsque le diagnostic est tombé, il a fallu tout repenser. Alors, elle s’est « laissée porter par les rendez-vous médicaux », les chimios, les examens mais aussi le repos indispensable. Et malgré cette fatigue destructrice, elle est restée cette femme au franc parlé et au cœur immensément grand, une femme à l’indéfectible positivité, au sourire contagieux, que la peur, la souffrance, l’angoisse auraient pu éteindre….

Un combat entouré des siens

Une seconde pour tomber « quand je repense à cette chimio, je pleure pendant de longs moments » mais une seconde pour se relever… Parce qu’elle l’a décidé. Fort heureusement, elle n’est pas seule, ses amis, sa famille mais pas que … Elle raconte à quel point ses élèves ont été incroyables, « j’ai reçu tellement de messages mais j’étais incapable d’y répondre ». Toute la classe s’est d’ailleurs cotisée pour lui offrir des cadeaux dont ce carnet, qu’elle porte comme un trophée, « je l’ai toujours emmené avec moi en chimiothérapie ». Son porte bonheur. Cette source au cœur de laquelle elle aime puiser sa force. Grâce à ses élèves, mais également grâce à ses enfants. Cet entourage qui l’a épaulée est selon elle essentiel, bien avant le reste, « on a intérêt à être bien entourée, c’est un grand moment de solitude, on est seule à se battre contre la maladie ». Malgré tout elle est persuadée que sa pause lui a permis de se rendre plus disponible pour ses filles, « elle m’a quand même été bénéfique ».

La littérature au cœur de son corps

Son métier et sa passion l’ont également sauvée. Aussitôt qu’elle le pouvait, elle plongeait dans ses lectures. Lors des examens, des moments difficiles, les livres sont une échappatoire pendant ses journées passées à l’hôpital. « Les lendemains de Melissa DACOSTA c’est le premier livre qui me vient à l’esprit pour parler de ma reconstruction ». Sa reconstruction. Et celle de milliers de guerrières puisque cette année, ce sont plus de 60 000 femmes à avoir été diagnostiquées avec le cancer du sein. 60 000. Un nombre croissant. Des milliers de femmes prêtes à affronter le mal. Et une multitude d’associations toutes vêtues de rose en octobre qui s’agrandissent d’années en années. « Avant je marchais pour ma mère, l’année dernière on a marché pour moi et j’ai même pu marcher entre deux chimios ! ». La récolte de fonds. Le dépistage. L’hommage. Trois objectifs de ce mois de sensibilisation au cancer du sein. L’autopalpation est également mise à l’honneur à cette occasion. Un rappel pour toutes les femmes. Un geste pour sauver des vies.

« Je témoigne pour dire qu’il est possible de se soigner ». Pourtant, après un an de combat permanent et une victoire, Maryvonne continue un traitement d’hormonothérapie qu’elle s’engage à prendre pendant huit ans encore. « Je l’ai commencé le 8 mars car c’est la journée de la femme ». Mais la reconstruction, c’est un long processus « à chaque fois que je vais à la pharmacie prendre mes boites, elles me rappellent encore le cancer ». A présent, le plus difficile est derrière elle… Elle a repris le travail à mi-temps pour son plus grand bonheur, après une « pause nécessaire » dans sa vie. La reconstruction n’est pas terminée, elle continue.

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