PEUT-ON ENCORE RÊVER D’AMÉRIQUE ?

La nouvelle vient de tomber. Samedi 7 novembre, 17h28 (heure française), Joe Biden est déclaré vainqueur de l’élection américaine, par l’agence de presse Associated Press et relayée par de nombreux médias du pays. En attendant, Trump continue de contester les résultats et menace d’en référer à la Cour suprême. Retour sur une semaine riche en rebondissements.

Scélérate. Voici comment on pourrait qualifier la vague du Trumpisme qui a déferlé sur les États-Unis, lors de la cinquante-neuvième élection présidentielle américaine, prenant au dépourvu les instituts de sondage qui avaient pronostiqué un raz-de-marée démocrate, comme en 2016…

Mais peut-on encore aujourd’hui être surpris par ce résultat ? Peut-on encore dire que nous sommes consternés, ébahis, étonnés du nombre de voix récoltées par Donald Trump. Non. Et n’essayons pas de nous voiler la face, et de lâcher de manière condescendante – comme si nous, européens, possédions la sagesse et la supériorité intellectuelle – nos préjugés sur ces électeurs républicains. Des gens stupides pour certains, des ignorants primitifs pour d’autres. En ce samedi 7 novembre, 70 590 000 votes ont été attribués au président sortant. Nul besoin d’être issus de Polytechnique pour comprendre que derrière ces votes, il y a aussi des individus tout à fait réfléchis, avec des valeurs, des idéaux mais également dotés de raison. Oui, des gens se retrouvent dans le programme nationaliste de Trump, offrant sécurité et emploi par sa stratégie « America First », son fer de lance.

Voici donc le constat alarmant du paysage politique des États-Unis. Ces hommes d’état ne séduisent plus. Est-ce le fait que les principaux candidats sont des hommes blancs de plus de 70 ans ? Probablement. Ou est-ce le résultat d’une Amérique fracturée par les fakes news et la pandémie mondiale ? Cela n’en n’est pas moins crédible. Trump ne lâchera pas son trône si facilement, et s’il cède, cela se fera au prix d’un long combat judiciaire qu’il prépare depuis des mois. Chaque jour, laissant planer le doute d’une grande fraude électorale, accusant les démocrates et les médias des pires maux de ce pays, et récemment s’auto-proclamant vainqueur à la présidence, alors même que nombre de bulletins dans de nombreux États n’avaient pas été dépouillés.

On peut néanmoins affirmer que cette élection aura un grand impact au niveau international. Repartirons-nous pour quatre ans de plus avec Trump, ce qui reflèterait un désengagement américain dans l’ordre mondial et une déconsidération de l’urgence climatique ou bien un Joe Biden dont le défi sera d’instaurer un gouvernement de transition dans cet environnement chaotique. Pour le moment, le monde les regarde et ce dernier veut rêver à nouveau.

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