Il y a deux ans commençait l’aventure de l’association l’Art Prend La Rue avec l’ouverture de Dédale sur le port de Vannes. Malheureusement, ce projet touchera bientôt à sa fin. Violaine PONDARD, membre fondatrice et responsable de la commission communication nous invite à retracer cette incroyable histoire culturelle.
Avez-vous des projets futurs pour Dédale ?
Notre gros projet c’est le recouvrement du rez-de-chaussée qui va nous occuper jusqu’à la fermeture le 31 janvier 2021. C’est-à-dire qu’on va repasser toutes les œuvres avec 27 nouveaux artistes régionaux, nationaux et internationaux qui sont arrivés début mars. Ils devront présenter un projet en fonction de la proposition faite par Dédale. Toutes les pièces vont être rénovées pendant deux mois et la réouverture est prévue pour fin mai. Pour autant, les visites continuent durant cette période, mais seulement au premier étage.
Comment découvrez-vous les artistes ?
Par connexion, grâce au bouche à oreilles… Tout fonctionne par réseau. Pour comprendre ce fonctionnement, il faut revenir sur la genèse de notre aventure. En 2013, Laurent SANCHEZ, président de l’Art Prend La Rue, association qui pilote Dédale, crée le blog « Street Art Avenue » qui référence le Street Art dans le monde en collaboration avec Jérôme LE FRANC, webmaster et artiste. Je fais partie de l’équipe depuis le début. Le site s’est fait connaître notamment par des crews de graffiti, ce qui a permis la création de murs dans Vannes. Tout cela amène à la fondation de l’Art Prend La Rue en 2017.
Le maire de Vannes nous a ensuite proposé d’utiliser un bâtiment à l’abandon pour notre projet mis en place début 2018. Après, tout s’est enchaîné : la venue des artistes en juin, l’ouverture du bar en juillet, du rez-de-chaussée fin septembre et du premier étage en juin 2019.
Comment vous êtes-vous fait connaître ?
Grâce à la communication, aux réseaux sociaux. Ce sont eux qui fonctionnent le plus, avec notamment Facebook qui est notre média principal ayant plus de 11 000 abonnés mais encore Instagram. Il y a de plus les relations de presse, aussi bien en local, en régional et en national, dans des journaux spécifiques ou grand public, puisque Paris Match a fait une page pleine sur Dédale en octobre. On a aussi été dans lefigaro.fr, dans des magazines spécialisés dans le graffiti. On a eu une belle double page dans le Télégramme samedi (15/02/2020) sur la partie résidence artistique.
Comment se répartit le volume de Dédale ?
Le bâtiment, qui accueillait avant les services de la DDE (Direction Département de l’Equipement), est resté à l’identique. L’étage comme le rez-de-chaussée se composent donc de nombreuse petites salles qui sont en fait d’anciens bureaux. Chaque artiste a une pièce, celle-ci faisant généralement de 15 à 20 mètres carrés. Ceci dit, certaines peuvent atteindre les 40 mètres carrés quand il s’agit d’anciennes salles de réunion. Le but c’est de travailler sur l’intégralité de la pièce à 360° : les murs, les sols, les plafonds, parfois même les radiateurs, les robinets…
90% des artistes qui ont participé au projet sont originaires du graffiti ou du tag. Aujourd’hui ils travaillent généralement à la bombe, au pinceau, à l’acrylique. Certains utilisent le pochoir, mais très peu car ce n’est pas là-dessus que l’on voulait se concentrer. On a aussi des installations, des œuvres en trois dimensions.
La pièce doit être faite dans son intégralité pour que quand le visiteur rentre il ait cette sensation immersive avec l’œuvre. Chaque salle a son propre univers, tout comme chaque artiste. Actuellement, il y a 75 salles visibles, puis 27 seront donc refaites.
Combien de personnes travaillent à Dédale ?
Ils sont huit à travailler dans la structure Dédale Café, il y a aussi trois nouveaux guides qui ont été embauchés il y a deux semaines pour faire les visites du public. Pour le reste, nous sommes au total une soixantaine de bénévoles dans l’association l’Art Prend La Rue.
Y’a-t-il des visites libres ou uniquement guidées ?
Il n’y a pas de visites libres, ce sont uniquement des visites sur réservation et toujours accompagnées. Ceci dit, les guides sont uniquement là pour commenter, et non mener le groupe. Ils font un peu de modération, de médiation… On a aussi des panneaux de présentations dans chaque pièce que les gens peuvent lire. On parle de visite guidée à proprement parlé seulement pour les groupes privés. La principale raison pour laquelle il n’y a pas de visite libre est que notre bâtiment n’est pas classé recevant du public. Nous devons respecter une jauge.
Ce serait formidable de voir le projet Dédale continuer au-delà du 31 janvier 2021. Qu’en pensez-vous ?
Pour l’instant, personne ne se projette au-delà.
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