La précarité étudiante. Sujet brulant qui n’a jamais autant été d’actualité même si les consciences commencent à s’éveiller, notamment, depuis qu’un jeune homme s’est immolé, le 8 novembre 2019 à Lyon, devant le Crous.
Plus près de nous, Ivan, étudiante Vannetaise, témoigne de cette insécurité financière encore trop méconnue.
Sourire aux lèvres mais regard soucieux, Ivan, étudiante en communication évoque ses galères, ses débuts houleux dans un monde d’adulte où elle a parfois l’impression de ne pas être à sa place. Cette jeune femme, étudiante à l’UCOBS d’Arradon, arrive aux termes de sa licence et va enfin devoir trouver la réponse à la grande question « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? ».
A vrai dire, le problème n’est pas où elle sera l’année prochaine mais plutôt serait-ce envisageable de poursuivre ses études ? « Je n’imagine pas un doctorat après le master. J’aurais pourtant adoré, mais je ne peux pas obtenir un troisième prêt ». Le mot est lâché. Pour pouvoir continuer à se former, à louer son appartement, vivre décemment, elle a dû contracter un prêt étudiant. Hélas, un problème de voiture la stoppée net et elle a cumulé deux emprunts à rembourser. 8000 euros. Une somme importante, stress permanent.
Pourtant, « J’ai grandi dans une famille soudée, depuis toujours le dialogue est ouvert, on parle de tout, sans tabous » l’enfance était douce. Aujourd’hui, elle est une jeune femme qui aime faire la fête, sortir avec ses amis, elle y tient, « je n’ai pas envie de rester seule, c’est peut-être égoïste mais je veux aussi profiter de ma jeunesse, de mes proches, mes problèmes financiers ne doivent pas impacter ma relation avec eux ». La jeune femme est équilibrée. C’est l’argent qui pose problème.
Elle l’a toujours su. N’a jamais baissé les bras. Pour pouvoir financer ses études, elle a commencé par travailler au Macdonald tous les soirs de sa deuxième année, puis a dû retrouvé un nouveau job pour finalement cumuler deux emplois le week-end : réceptionniste dans un hôtel la journée puis gestion des vestiaires d’une boite de nuit. Malgré tout, elle a toujours mis un point d’honneur à ne pas délaisser ses études même si « la concentration peut-être compliquée notamment lorsque la semaine est chargée. Si je n’ai pas de matinée libre, je n’arrive pas à rattraper mon sommeil, à rester performante à la fac ».
Lorsque l’argent s’en mêle, nous ne sommes pas tous à égalité. En ce début d’année 2020, cette question résonne dans les couloirs des universités et les doutes habitent certains étudiants quant à la poursuite de leur cursus. Ivan n’est pas une exception, un cas isolé. Tant d’autres jeunes croulent sous les dettes plus que sous leurs cours.
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