LES MARCELS À PLESCOP, UNE COURSE CONTRE LA MALADIE

Le 27 octobre 2019, près de 2000 personnes se sont réunies pour courir ou marcher lors de la septième édition de la course caritative entièrement masculine des « Marcels à Plescop ». Philippe Le Gal, vice-président de l’association organisatrice, revient sur le succès de ce rendez-vous annuel.

C’est la septième édition cette année, comment est née l’idée cette course ?

Alors que j’étais encore président de l’association des coureurs à pied de Plescop, je voyais des filles du club prendre part à la Vannetaise. C’était en 2012, et ça a été comme un déclic, quatre membres de l’association ont proposé de créer une course équivalente, mais orientée vers les cancers masculins. L’actuel président, qui faisait partie de ce groupe d’origine, m’a contacté en raison de mon expérience d’organisateur. Après avoir acquis les soutiens nécessaires avec la mairie de Plescop, le conseil départemental, les services médicaux de Vannes, – CHBA et l’hôpital privé Océane « marcher, courir pour donner » voyait le jour en février 2013, suivi de la première édition en octobre de la même année.

 

Si l’on fait le cumul des six éditions, il y a eu un peu plus de 10 000 participants, le nombre de coureurs chaque année continue-t-il d’augmenter ?

La première année nous comptions 850 participants, un chiffre en augmentation puisque nous accueillons actuellement 1800 coureurs dont 250 enfants. Sachant que nous ne souhaitons pas aller au-delà des 2000 coureurs, nous arrivons bientôt à notre seuil haut. Nous n’avons pas l’ambition d’aller au-delà, cela changerait l’organisation. Nous avons récolté 141 500 euros sur les six premières années, dont 30 000 pour l’édition 2018.

 

Comment sont redistribués les fonds que rapportent la course ?

L’association a plusieurs objectifs. Le premier est de sensibiliser les hommes sur les cancers masculins. L’idée est de lever les tabous pour que tout le monde en parle. Nous y arrivons grâce à l’organisation, les gens, les amis, les voisins se retrouvent ce qui permet de délier les langues. Le deuxième objectif essentiel est de renverser des fonds. Les dix ou quinze euros de participation sont intégralement reversés aux associations. Les cinq euros supplémentaires proviennent des bénéfices des ventes réalisées le jour de la course.  Il faut savoir que l’aide de nos partenaires permet de faire des économies sur les équipements et qu’ils contribuent fortement aux résultats. Sans eux, nous ferions beaucoup moins de chiffres. Ils sont vraiment essentiels dans notre organisation. Ensuite on reverse des fonds à la ligue contre le cancer du Morbihan et à « Faire face ensemble ».

 

Donnez-vous également aux hôpitaux ?

Si l’on évoque les sommes que l’on reverse à « faire face ensemble » et à la ligue, une part est reversée à différents organismes parmi lesquels le CHBA, l’hôpital privé Océane, la clinique des augustines à Malestroit et le centre de cancérologie à Nantes, car ce type de centre n’existe pas dans le Morbihan. Auparavant, nous devions passer par un intermédiaire, aujourd’hui on leur donne immédiatement des fonds qui leur permettent d’acheter du matériel ou de financer des interventions de sophrologue par exemple.  Nous avons également reversé des fonds à « rêve de clown », pour les enfants. Au sein des hôpitaux les aides peuvent être reversées au service neurologique mais aussi au service pédiatrie. Comme nous organisons les petits marcels, une course pour les enfants, nous pensons aussi à eux. Cela permet aussi de financer des pompes à morphine et du matériel dans le service pédiatrie.

 

La course fait 8 km, a-t-on besoin de s’entraîner pour y participer ?

Pas du tout, l’absence de chronométrage et de classement est ce qui rend notre course originale et accessible. Réglementairement, c’est une randonnée, que l’on peut faire en courant ou en marchant, un certificat médical n’est pas nécessaire. Sportifs ou non, jeunes adultes ou personnes plus âgées, tous les hommes et toutes les générations peuvent y participer. La volonté de contribuer à cette idée de solidarité est la seule chose nécessaire. Cela permet de ratisser plus large comme on dit. Il y a aussi les petits Marcels pour les enfants âgés entre 5 et 15 ans, pour lesquels, il n’y a pas d’engagement financier, c’est gratuit et chacun peut faire le don qu’il souhaite. On est sur le même principe, c’est sans chronométrage et sans classement. Une médaille est remise à chaque enfant, et des tirages de lots sont réalisés.

Vous êtes le Vice-président de l’association courir, marcher pour donner, quel est votre rôle dans l’organisation d’une course comme celle des Marcels à Plescop ?

Mon rôle est de suppléer le président si éventuellement il ne peut pas se rendre disponible. Dans l’association, il y a un président et deux Vice-présidents, à nous trois, on chapeaute tout ce qui est organisation. Nous gérons les responsabilités administratives, notamment en lien aux autorisations nécessaires pour l’organisation de l’évènement avec la préfecture, comme pour les passages sur les routes. La gestion des partenaires et les demandes de subventions sont également à prendre en compte, et j’y contribue. Nous sommes organisés en commission, pour travailler sur les différents domaines qui sont à mettre en place pour l’organisation de la course. Un des membres du conseil s’occupe du domaine circuit, pour préparer le parcours qui fait 8km et qui est déjà défini. Une autre commission est aussi active, celle des 160 bénévoles.

Vous parliez de la Vannetaise, était-ce une volonté que les deux évènements soient proches ?

On les connaît très bien, ce sont des amis. En octobre a lieu le Marathon de Vannes, la Vannetaise et les Marcels à la fin du mois. Tous les ans, cet enchainement est le même. Il faut respecter le calendrier de chacun, organiser notre course le même jour que la Vannetaise n’aurait aucun intérêt, tout le monde serait perdant. L’avantage de passer à la suite de ces deux courses est de pouvoir participer aux villages partenaires de ces deux évènements. Cela nous donne l’opportunité de faire la promotion des Marcels pendant la Vannetaise et le Marathon. Nous tentons de motiver les gens à venir s’inscrire sur notre course , ce qui est une belle opportunité.

Avez-vous un message pour motiver nos lecteurs à participer ?

Les hommes parlent beaucoup moins de leurs problèmes de santé que les femmes. Elles se mobilisent beaucoup entre elles, je sais que c’est un peu cliché, mais nous l’avons constaté. Un de nos objectif est de libérer la parole des hommes. L’évènement des Marcels permet cela en réunissant du monde et en contribuant à une bonne cause. On a en plus un village de partenaires et avec le soutien des urologues de Vannes, on fait venir une prostate géante gonflable et un urologue sera présent pour renseigner les gens qui poseront des questions sur le cancer de la prostate mais aussi les cancers masculins. On veut vraiment sensibiliser sur ce point.

On cherche aussi à les aider, soit en les orientant vers les professionnels de la médecine soit vers les associations qui peuvent les aider dans leur quotidien. Ça peut être des aides financières mais aussi plus psychologiques car la maladie a des conséquences difficiles pour toutes les familles concernées. Tous nos objectifs sont basés sur la sensibilisation et les fonds reversés pour aider les familles touchées.

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