Le dernier Samedi
Ce début d’année 2019 a vu se dérouler les actes dix, onze et douze d’une saga que l’on imagine immortelle. Non nous ne parlons pas de la dernière trilogie de la guerre des étoiles mais plutôt des rassemblements de manifestations du mouvement des gilets jaunes.
Il n’y a pas si longtemps, dans un pays proche, très proche…
La République française est en pleine ébullition. Les taxations imposées au peuple augmentent années après années et provoquent la discorde parmi la nation.
La résistance, représentée par les commandos de gilets jaunes et bien décidée à se faire entendre week-end après week-end, sème la zizanie dans un état au bord de l’implosion.
Pour régler la question, les deux parties se rencontrent et échangent au cours de débats frénétiques mais sans succès.
Face à ce dangereux engrenage, alors que les membres du pouvoir s’enlisent dans des débats sans fin, le gouvernement riposte en chargeant des gardiens de la paix et de la justice à travers le territoire afin de résoudre ou du moins atténuer le conflit.
Thomas Ferrand
Révolution contre le pouvoir !
Le mouvement des gilets jaunes, qu’est ce dans l’absolu ? Des retraités, des demandeurs d’emplois, des étudiants, des travailleurs, des personnes qui essayent de survivre avec le coût de la vie qui augmente. Aujourd’hui, les dépenses sont supérieures aux revenus de chacun, et pour certaines personnes, il est presque impossible de s’en sortir convenablement et de vivre aisément. Comment la génération future ne serait-elle pas effrayée par ce qui l’attend ? Tout augmente, vivre devient un luxe.
Depuis le 16 Novembre 2018, des milliers de personnes manifestent pour essayer de faire valoir leurs droits, mais des limites ont été franchies. Des commerces pillés, des rues détruites, les symboles de la France dégradés, est-ce nécessaire ? Empêcher des personnes d’aller travailler en bloquant des routes principales, est-ce nécessaire ? Monter sur des voitures et insulter les conducteurs, est-ce nécessaire ?
Le mouvement était bien parti, montrer son désaccord envers toutes ces taxes injustes. Ces centaines d’euros de taxes par mois. Tellement de lois ont été mises en place dans le silence.
Pour autant, pour rester audible, le mouvement aurait pu se structurer, élire des représentants, créer un conseil. Au lieu de quoi, une forme d’incohérence s’est établie.
Des routes bloquées, des hélicoptères, des échauffourées, des panaches de fumées, des émeutes, les médias en boucle…
Serait-ce une révolution du peuple contre le pouvoir ?
Eve Oger
« Pas assez pour vivre »
Depuis maintenant trois mois, de nombreux français se retrouvent tous les samedis pour faire opposition au gouvernement.
Cependant il semble que le mouvement ait diminué, qu’il ait perdu de sa visibilité médiatique. Et après tout ce temps, les revendications premières ont été quelque peu oubliées.
Parce qu’avant d’être réduites au fameux slogan « Macron démission », avant les dérapages, avant les violences, rappelons les revendications : meilleures conditions de vie, salaires honnêtes, et justice sociale plus égalitaire. Malheureusement, les demandes légitimes du mouvement ont vite été masquées par les perturbateurs surmédiatisés.
Pour autant, la plupart de ces demandes sont tout à fait compréhensibles, comme stopper la hausse des taxes sur le carburant, maintenir les retraites en dessus de 1200 euros, protéger l’industrie française et ses artisans face aux multinationales…
L’expression « Je n’ai pas assez de sous pour vivre » est récurrente dans la bouche des français. Certains n’ont pas les moyens de bien manger, de se soigner, de se chauffer. Selon L’INSEE, environ 8,8 millions de pauvres sont comptés en France : familles monoparentales, chômeurs, jeunes… mais également agriculteurs et artisans. Pas étonnant qu’ils eussent été si nombreux à avoir rejoint le mouvement.
Pourtant les différences se creusent : les 10% des plus riches de France détiennent à eux seuls près de 47% du patrimoine total, et en parallèle, le président Emmanuel Macron supprime l’impôt sur la fortune, retirant toute semblance de volonté de la part de l’Etat à redistribuer les richesses et de diminuer les inégalités.
Cependant, nombreux sont ceux qui continuent à se déplacer ces fameux samedis. Nombreux sont ceux qui essaient de faire barrage aux méfaits des casseurs. Nombreux sont ceux qui persévèrent dans leurs revendications. Une chose est sûre, les gilets jaunes signent une page de l’histoire des revendications sociales de ce pays.
Anouck Arzur
Un peuple bien décidé à avancer !
Que penser, que retenir ?
Des manifestations, des blocages, de la panique provoquée par les casseurs.
Du plus jeune au plus âgé, ils se regroupent au petit matin pour faire entendre leur voix, se soutenir. Ils sont unis, solidaires. Sous la pluie, dans le froid parfois, ils espèrent de futurs changements.
Le contexte économique provoqué par la hausse des taxes devient écrasant et insupportable. Le prix du carburant pèse sur les fins de mois. Le quotidien est de plus en plus précaire, pour certains le salaire est trop bas, pour d’autres inexistant. Depuis novembre dernier, haut et fort, ils ne cessent de le revendiquer. D’Est en Ouest, du Nord au Sud, ils battent le pavé. Corps et âme, ils expriment leurs ambitions populaires, mais elles sont noircies par les casseurs qui détruisent Paris certes, mais également Toulouse, Puy en Velay.
A ce jour, un referendum est établi pour appréhender l’avenir plus sereinement, et sortir notre société de ces difficultés. Il devra servir de base afin d’envisager les problèmes des Français gilets jaunes. Cette participation citoyenne est un bel exemple pour l’avenir, un moyen d’expression pour tous, en théorie. Qu’en sera-t-il en pratique ?
Marie-Ocelline Ceschino
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