Haute Couture & Éthique : un engagement durable ou une tendance éphémère ?

Rien ne peut égaliser l’attrait ostentatoire et spectaculaire de la haute couture lors d’une Fashion Week. Que l’on soit agacé par cette industrie et le comportement de ces dits “fashions”, ou a contrario, complètement conquis au point de payer des sommes astronomiques pour des pièces de créateur comme « Rick Owens », ces rendez-vous font la « Une » des journaux chaque année.

Pourtant le constat semble être identique pour de nombreux acteurs du domaine : l’industrie de la mode suscite une problématique éthique profonde.

Malheureusement, ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Cette tendance à flirter avec la morale et la souffrance animale n’est pas récente : en effet l’utilisation de fourrures et de cuirs exotiques rares remontent au XIXème siècle, les matériaux exploités rivalisant de somptuosité : des cuirs de crocodiles et d’alligators ; des plumes d’autruches, de flamants roses et de toucans pour les plus onéreuses ; et enfin des fourrures de vison et de renards argentés destinées à la conception de manteaux d’hiver.

Mais aujourd’hui les mentalités évoluent avec des acteurs de la mode de plus en plus concernés. Stella McCartney est une de ces pionnières dans cette révolution de la consommation éthique dans la haute couture. Prônant ainsi une mode plus responsable, mettant l’accent sur la cause animale, elle devient un véritable exemple de mode éthique et durable. On connait, en outre, la création d’un cuir de champignon, nommé “Mylo”, un matériau fabriqué à partir de matières premières renouvelables (le mycélium). La styliste n’a cessé de faire progresser l’industrie : coton biologique sans OGM, cachemire régénéré, abolition de la fourrure… L’esthétisme conservé dans une enveloppe plus éthique, une mission réussie pour McCartney qui ne manque pas d’influencer son domaine encore aujourd’hui.

Ainsi adopter un comportement plus moral et durable est devenu une norme chez les grands groupes et les marques de haute couture, qui vantent désormais cette habitude de consommation. Mais au-delà d’une habitude à adopter, l’engagement doit être perenne, et on a ainsi vu, fin automne 2022, le groupe de luxe Kering (détenant Balenciaga, Gucci ou encore Yves Saint-Laurent) décider d’arrêter l’utilisation de la fourrure dans ses créations. Cette évolution n’est pas une exception, l’industrie en général amorce un virage vers des pratiques plus écologiques et soucieuses du bien-être animal.

Pour autant, on est en droit à se questionner si cet élan marque effectivement le début d’une transformation durable et engagée, ou s’il ne s’agit que d’un énième effet de mode…

Please follow and like us:
RSS
Follow by Email
Instagram