En 2020, Arthur Léonard, Rouennais d’origine, lance son média : Foot Multiple. Aujourd’hui, pour le plaisir des 200 000 personnes qui le suivent sur les réseaux sociaux, il enchaîne les concepts autour du ballon rond et fait découvrir toutes les facettes de ce sport, du monde amateur au monde professionnel. Entretien avec un mordu de (vrai) football.
Comment est né Foot Multiple ?
Arthur Léonard : Le confinement a correspondu avec la fin de mes études de droit. J’étais spécialisé en criminologie, et pour la première fois, j’avais du temps pour moi…. J’ai franchi le pas et réalisé ce que je désirais faire depuis pas mal de temps, soit un média qui conjugue ma passion du foot et l’envie d’écrire, un média sur les réseaux sociaux qui parle de football, amateur et professionnel, et qui couvre des matchs de tous niveaux avec la même passion. Et pendant le confinement, ça a pris dès le début malgré l’absence de matchs. Heureusement, j’ai compensé et écrit des articles et interviews de joueurs. Ça a plu…
Donc la justice est restée sur le bas-côté ?
A.L. : Pour pouvoir vivre, j’ai été obligé d’avoir un métier à côté et depuis, je cumule les deux, je suis criminologue pour le Tribunal de Paris et journalisme mais en 2024, je vais quitter mon travail pour me lancer à temps plein pour Foot Multiple.
Au lancement, vous réussissiez à obtenir des interviews de joueurs ?
A.L. : Le départ a été très difficile. Je consacrais des journées à trouver 400 joueurs sur les réseaux et à envoyer autant de demandes d’interviews, ça me faisait des journées de dix heures, mais ça payait, et en moyenne cinq joueurs par semaine acceptaient.
Pour la saison 2022-2023, vous avez lancé le Tour de France des stades de Ligue 1, qui consiste à assister à un match dans chaque enceinte du championnat. Vous recommencez cette année. Comment est-ce qu’on s’organise pour réaliser un tel défi ?
A.L. : Les gens qui suivent Foot Multiple ne se rendent pas toujours compte de l’organisation nécessaire pour ce genre de déplacements… Si je vais à Clermont le samedi et à Metz le dimanche, je dois négocier les accréditations, planifier mes trajets. Ça demande une grosse préparation, mais ce n’est pas infaisable.
Les clubs professionnels vous ont directement accueilli à bras ouverts ?
A.L. : L’année dernière, je n’ai obtenu que sept accréditations pour le Tour de France des stades. Maintenant que Foot Multiple a grandi, les clubs sont plus enclins à m’accueillir. Par exemple, le club de Strasbourg, qui m’avait refusé l’année dernière, a changé d’avis cette année, ce qui a donné un super reportage.
Foot Multiple met en avant le football amateur, vous étiez à Dieppe pour un 32e de finale de Coupe de France. L’accessibilité des clubs amateurs est différente ?
A.L. : Les médias parlent des clubs professionnels chaque week-end, alors que les clubs amateurs sont beaucoup moins médiatisés. Donc quand un média suivi par 200 000 personnes se propose pour couvrir leur 32e de finale, qui représente une vitrine pour eux, c’est une aubaine !
Vous préférez couvrir un match de Ligue 1 accrédité, ou aller dans un vestiaire de club amateur ?
A.L. : Honnêtement, faire vivre l’atmosphère d’un vestiaire amateur, c’est ce que je préfère… et ça plaît beaucoup plus ! Par exemple, je sais que mon reportage dans un club de la campagne rouennaise marche mieux que mon passage au Parc des Princes ! Ça paraît paradoxal au premier abord, mais quand on connait l’ADN de Foot Multiple, ça a du sens…
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
A.L. : Prendre toujours autant de plaisir, continuer à ouvrir les portes qui me paraissaient fermées. Je n’aurais jamais cru avoir une accréditation au Stade Vélodrome en 2023, pourtant ça s’est fait. On verra ce que 2024 réserve, mais je veux encore avoir de belles surprises, et que les gens continuent à prendre du plaisir à suivre Foot Multiple.