Notre école souffre ! Des résultats en chute libre, des professeurs en danger, la laïcité dans le collimateur, d’innombrables drames liés au harcèlement. La violence, plus que jamais présente, dans notre quotidien impacterait-elle nos salles de classes ? Pourtant, l’inquiétude de nombreux Français contraste avec l’attitude de nos représentants qui enchaîne polémiques et maladresses.
Jugez plutôt : 9 novembre journée nationale de la lutte contre le harcèlement à l’école.
Brigitte Macron et Élisabeth Borne se sont déplacées afin de sensibiliser l’opinion publique au terrible fléau du harcèlement à l’école : rendez-vous pris dans un collège et dans un lycée.
Un élève a osé témoigner, la voix tremblante devant les caméras, devant la première ministre, devant la première dame, une démarche courageuse. Or, les deux femmes sont au bord du rire, semblent moqueuses, loin de toute empathie.
Cette vidéo publiée sur les réseaux sociaux par BFMTV est blessante, à la fois pour le jeune témoin et pour la cause. Un rire nerveux ? Dans tous les cas une faute professionnelle. D’autant que la veille, à la Roche sur Yon (85) un lycéen a mis fin à ses jours pour des raisons de harcèlement scolaire. Une déconnexion de la part de nos dirigeant(e)s ? Une insulte ? Tout au moins, l’irrespect de leur fonction et du symbole républicain dont elles sont les représentantes. Des images incompatibles avec le message du Président posté le soir même sur le réseaux social X qui condamne fermement le harcèlement. Une publication qui appelle les victimes à parler, qui tient à rappeler que le gouvernement ne délaisse pas ce sujet. Le président concluant : « Nous sommes une nation. Le harcèlement n’y a pas sa place. »
Par ailleurs, si le chef de l’État tient à montrer que le harcèlement scolaire est une priorité pour lui et son gouvernement, la laïcité est également un sujet essentiel notamment en ce qui concerne l’Éducation nationale. Pourtant, Emmanuel Macron semble trop souvent emprunter quelques raccourcis à ce sujet. « On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu l’assassinat de Samuel Paty » tels sont les mots prononcés par Emmanuel Macron lors d’une interview accordée au journaliste Hugo Décrypte à la suite d’une question concernant l’interdiction du port de l’abaya à l’école. Cette robe ample, la plupart des jeunes filles témoignent s’en servir pour camoufler leurs formes. Macron ne s’en servirait-il pas pour dissimuler une forme de politique politicienne ? Associer directement les jeunes filles qui portent ce vêtement à un acte de barbarie, c’est faire de ces crimes une généralité musulmane, or en ces temps troublés, il s’agirait de ne surtout pas alimenter la violence, de ne pas encourager le rejet et la haine.