Nous accueillons notre nouvelle rédactrice Lili Corbel. Partie de Vannes en août dernier pour un séjour de six mois en Arkansas, elle nous raconte son expérience américaine.
Imaginez-vous entouré de grands bâtiments faits de briques rouges autour desquels des arbres vous permettent de vous réfugier de la chaleur étouffante et humide. Vous continuez de marcher pour visiter votre nouvel environnement puis vous tombez nez à nez avec un poteau d’une cinquantaine de mètres, brandissant fièrement le drapeau des États-Unis. Le décor d’une expérience sur un campus américain en tous points conforme à ce que l’on pourrait s’imaginer.
Décollant le 13 août 2022 pour Conway en Arkansas, où je suis restée vivre durant six mois, j’ai pu explorer une Amérique plus centrale qui pourrait rappeler un remake « d’autant en emporte le vent ». Mais concrètement comment ça se passe de l’autre côté de l’océan ? Car partir pour un échange universitaire – différent d’Erasmus, programme concernant uniquement les pays d’Europe – ne consiste pas seulement à vivre dans un pays étranger pour ses études mais également à en adopter certaines manières de vivre. En effet, choisir les États-Unis, c’est aussi choisir les stéréotypes véhiculés sur les universités américaines, vues et revues dans les blockbusters ou bien les films de Disney Chanel. Tout est vrai ! L’engouement autour des événements sportifs, les fraternités considérées comme les rois du campus, et les relations professeurs-élèves très friendly. Bref, les Américains sont forts pour vendre du rêve, le fameux « American Dream », et pendant ces six mois, je l’ai vécu. Enchaînant des événements et des sorties organisées, assistant à des conférences du style « comment devenir le meilleur leader » ou encore en étant une « student of success and involved » sur le campus.
Une vie américaine comme dans les films ? Oui, mais une vie américaine du centre des États Unis. Car là-bas, une vraie différence existe entre le way of life de la côte et le cœur du pays, notamment dans ces états finissant en « -sas » (Texas, Arkansas, Kansas) qui peuvent être surprenants dans leur manière de penser. Assise dans ma salle de classe niveau freshman (niveau d’étude de première année des universités), la prof débute toujours son cours par une question personnelle. Cette fois-ci, le fameux « Que souhaitez-vous faire plus tard ? » est sorti. Un tour de classe est effectué. Vient mon tour. En tant qu’étudiante en communication et journalisme, je réponds que travailler dans l’événementiel m’intéresserait tandis que mon voisin souhaite devenir pasteur et Taylor, comme un grand nombre de ses amies, rêve de devenir housewife qui se traduit par femme au foyer. Légèrement étonnée, mais sans juger, je me suis demandée pourquoi elle avait intégré une des universités américaines, qui comme vous le savez ne sont pas à 200 € l’année. Qui évoque les études américaines sait qu’il faudra également y laisser un bras avec des inégalités encore plus remarquables à l’approche des grandes villes. Un contraste qui peut d’ailleurs s’avérer choquant pour nous étranger. Car aux États Unis : vous avez de l’argent vous êtes le roi du monde, dans le cas contraire, vous n’existez même pas pour la société. Finalement, ce pays tend à attirer de nombreuses populations, par ces paysages gigantesques, le plus souvent sublimes et diversifiés, sa mythologie du tout est possible et cette way of life cinématographique. Les États-Unis vous offrent cette opportunité d’exploiter votre plein potentiel cependant il faut garder en tête que sans moyens financiers vous ne risquez pas d’acheter votre maison dans les Hamptons mais plutôt de vous retrouver perdu entre les plaines et les Rednecks.
