Romain Henry, le plus sud-américain des armoricains

2h du matin … Nuit sans sommeil … Netflix en veilleuse ? Retour de veille arrosée ? En ces temps de soi-disante déprime étudiante on pourrait le parier. Pourtant, pour Romain, 17 ans, aucun souci, aucune tristesse, aucun problème existentiel. Tant que le grand jeune homme porte son maillot de River Plate*, tout va bien ! 

L’amour du football sud-américain sur twitter

2h du matin… Sans sommeil. C’est le foot qui le tient éveillé. Le football sud-américain : celui du spectacle, des paillettes, des scénarios, des « Golazo »** ! Tous ces éléments qui nous paraissent si rares dans le football moderne mais qui sont toujours au rendez-vous des rencontres sud-américaines ; football argentin et brésilien qui lui ont donné l’envie d’écrire. « Ce sont deux pays qui, au-delà de l’aspect footballistique, ont une culture et un mode de vie très différent du nôtre. Même dans le football, le jeu est différent ». Des tweets, des tweets et encore des tweets, tout se passe sur son compte Twitter, pourtant le dernier réseau social qu’il a installé. Pourquoi ? En voilà une drôle de question*** (comme dirait Roméo Elvis) ! « Je trouvais remarquable l’idée d’écrire des tweets sur des équipes mineures qui méritent davantage de reconnaissance. Ça a directement plu aux « tweetos » et mes abonnés se sont accumulés (passé de 800 à 1800 abonnés entre septembre à aujourd’hui). Ce qui rend mon contenu intéressant c’est le fait qu’il soit diversifié et rigoureux. ». Le jeune homme a déjà un bagage technique et n’hésite pas à collaborer. « J’ai écrit plusieurs articles pour le magazine ballon rond concernant les futures pépites du football. Étant supporter de l’En Avant Guingamp, j’ai également fait des analyses des buts guingampais sur Twitter avec un ami supporter ». 

Un objectif bien défini

Le football, une passion surprenante – le garçon est breton et n’a aucune référence familiale sud-américaine – mais également éprouvante : pour cause de décalage horaire… « Les rencontres sud-américaines se jouent vers 2h à 4h du matin. Je ne peux pas regarder certains matchs car je dois prioriser mes études mais j’essaie d’en suivre un maximum ! ». Un décalage horaire qui ne le rend pas décalé pour autant. Lycéen en terminal à Paimpol (Côtes d’Armor), au milieu d’une jeunesse parfois quelque peu désorientée en cette période difficile, Romain sort du lot par son but de devenir journaliste sportif. « Depuis tout jeune, c’est le métier qui me fait rêver, mon père m’a transmis la passion pour le football, il me disait que je deviendrais le futur commentateur de l’Équipe de France. C’est un métier qui fait rêver les jeunes ». 

L’épreuve de Parcoursup 

Élève studieux, Romain vise de grandes écoles et va devoir faire des choix en passant par l’étape Parcoursup. « Plusieurs écoles spécialisées dans le journalisme m’intéressent. Certaines ont même l’option journalisme sportif en troisième année. ». Parcoursup, une machine à stress où chaque note devient un enjeu majeur. Une plateforme où une seule petite erreur peut en entraîner une grande. Un peu comme dans une partie d’échecs (la seconde passion de Romain). « Pleins de jeunes souhaitent devenir journaliste sportif, le métier est très sélectif mais je crois en mes chances ». Une simple petite erreur… comme si les jeunes n’avaient pas suffisamment souffert des règlementations gouvernementales ces derniers temps. Comme si les jeunes n’avaient pas suffisamment souffert des différents confinements. Pour autant, Romain garde le sourire car il est intouchable, définitivement passionné par ce qu’il fait. « À titre personnel, le premier confinement ne m’a pas déprimé, c’est plutôt l’inverse ! Il m’a permis d’effectuer des interviews avec des sportifs et de me cultiver davantage sur le football sud-américain. Contrairement à certains, j’ai adoré cette période ! »

En attendant de rejoindre une des écoles de son choix, Romain doit passer par l’épreuve du baccalauréat. Des examens déplacés de mars à mai à la grande peine du principal concerné. « J’étais contre la demande de certains syndicats ». Un choix qui ne le décourage pas, au contraire, lui qui vise la mention très bien. Une mention qui lui permettra peut-être de devenir le futur Yoann Riou, commentateur sportif originaire des Côtes d’Armor, voire de lancer son propre projet. « Aujourd’hui, il n’existe pas de média exclusivement dédié au football sud-américain en France, excepté Lucarne Opposé pour qui j’écris. Ce serait un rêve de pouvoir le créer ». 

* River Plate est une équipe argentine et le club favori de Romain
** « Golazo » est une expression pour qualifier un but d’exception
*** Parole d’une des chansons de Roméo Elvis

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