LA CHLOROQUINE, LA SOLUTION FACE AU COVID-19 ?

A l’heure où la pandémie du Covid-19 a infecté plus de 657 000 personnes dans le monde et a fait plus de 30 000 morts, une molécule intitulée « chloroquine » suscite espoir et controverses. Ce médicament dont on ignorait encore le nom il y a quelques semaines, est au cœur de tous les débats.

« Chloroquine », depuis plusieurs jours, le mot revient sans cesse dans les médias. En France et plus largement dans le monde, le premier à avoir évoqué ce médicament n’est autre que le Professeur Didier Raoult. Ce spécialiste des maladies infectieuses qui exerce à Marseille, affirme que la chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine est un remède face au Covid-19. Après avoir réalisé des tests cliniques avec ses équipes, sur 24 patients atteints du coronavirus, 75% n’étaient plus porteurs du virus après six jours. Selon lui, la chloroquine couplée à un antibiotique pulmonaire, l’azithromycine est donc efficace dans cette lutte contre le coronavirus. Conscient des effets secondaires que peut causer la molécule, il estime que ce traitement pourrait sauver des vies. Source d’espoir pour de nombreuses familles, ces résultats doivent encore être vérifiés à une plus large échelle selon les grandes instances de la santé. En effet, le 22 mars dernier, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé le lancement de l’essai clinique européen Discovery. Coordonné par l’Inserm[1], il a pour objectif d’expérimenter quatre traitements dont la chloroquine contre le nouveau coronavirus. Néanmoins, cet essai clinique grandeur nature ne sera effectué que sur des patients atteints tous, de formes sévères du Covid-19.

Le gouvernement favorable à la chloroquine ?

Après qu’Emmanuel Macron ait contacté le docteur Raoult, le gouvernement a publié un décret dans le Journal officiel ce jeudi 26 mars, autorisant la prescription de la chloroquine. Ainsi se verront administrés ce médicament, dans les établissements de santé et par décision collégiale des médecins, les patients atteints de formes graves du virus. Or, l’infectiologue et directeur de l’IHU de Marseille a toujours précisé que l’usage de cette molécule n’est efficace qu’au premier stade de l’infection.

Un premier patient soigné grâce à la chloroquine en Corse

Ce vendredi 27 mars, le directeur du centre hospitalier de Bastia a annoncé qu’un premier patient a été soigné grâce à un protocole permettant l’usage de la chloroquine. Par la suite, deux millions de masques ont été commandés par Gilles Simeoni, le président de l’Exécutif corse. C’est donc le premier cas en France qui guérit du Covid-19 grâce à la chloroquine.

L’OMS appelle à la prudence

Après les déclarations du docteur Raoult, l’OMS[2] a tenu à mettre en garde la population mondiale. En effet, le Haut conseil de la santé « recommande de ne pas utiliser ce traitement en l’absence de recommandation, à l’exception de formes graves, et sous surveillance médicale stricte ». Pour la grande instance de la santé, les études ne permettent pas encore de mettre d’accord la communauté scientifique. Ainsi, pour le moment, elle condamne l’administration de la chloroquine à grande échelle. En attendant les résultats des essais cliniques, les pays du monde s’organisent et mettent en place différentes stratégies pour limiter la propagation du virus.

Un modèle allemand à suivre ?

500 000, c’est le nombre de tests réalisés par semaine Outre-Rhin. Aujourd’hui, cinquième pays le plus touché par la pandémie avec plus de 58 000 cas d’infections, l’Allemagne organise beaucoup plus de tests que ses voisins européens. Mais pourquoi ? Depuis janvier, les citoyens allemands présentant des signes de la maladie sans pour autant qu’ils soient graves, et qui ont été en contact avec des malades peuvent être testés dans les centres hospitaliers ou chez leurs généralistes. Ainsi, les personnes qui ne présentent pas de symptômes et qui sont négatives au test continuent de se rendre au travail. Résultat de cette politique gouvernementale et de cette anticipation, 455 décès sur le sol allemand contre plus de 2300 en France par exemple. Même si ces tests ont permis à l’Allemagne de gagner du temps, le Covid-19 continue de se propager et on ne peut dès lors pas encore estimer la date d’un éventuel ralentissement de la courbe du nombre de cas.

[1] Institut national de la santé et de la recherche médicale

[2] Organisation Mondiale de la Santé

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