MAXIME RAY, NOUVEAU PRÉSIDENT DU VANNES OLYMPIQUE CLUB

Breton, passionné de football et entrepreneur chevronné, Maxime Ray est devenu en juin dernier, le nouveau président du Vannes Olympique Club. Évoluant actuellement en National 2, le Vannes OC et son président envisagent de gravir les échelons pour accéder, à terme, à la Ligue 2 mais cela passera tout d’abord par une structuration solide et en profondeur du club.

C’est la première fois que vous êtes président d’un club, pourquoi avoir choisi le Vannes Olympique Club ?

Ce qui a joué en faveur du Vannes OC c’est notamment le fait d’avoir rencontré Erwan Quintin (capitaine de l’équipe première), il m’a parlé du club et de sa volonté de se structurer. J’ai ensuite échangé avec les dirigeants. Nous nous sommes tous réunis afin de réfléchir à ce qu’on pouvait apporter au club et au projet nous pouvions mettre en place.

Le Vannes Olympique Club, son histoire, les personnes qui le composent, celles qui le soutiennent, son environnement et son potentiel correspondaient à ce que je recherchais. Ayant des activités à Luxembourg mais vivant dans le Morbihan, c’est tout à fait compatible car je veux être un Président présent physiquement. Ce qui est le cas, puisque je consacre généralement deux jours par semaine au club en plus des week-ends.

Pourquoi ce sport ?

Ce sport est une vraie passion et permet de transmettre énormément d’émotions. Il n’y a pas de science exacte dans le football, c’est ce qui le rend fascinant et parce que souvent, avec beaucoup d’engagement et de détermination les « plus petites équipes » peuvent battre les plus fortes.

Quel est votre objectif principal avec le Vannes OC ?

Quand on me parle d’objectifs, je vais tout d’abord commencer par évoquer l’aspect sportif. Concernant les infrastructures du club, l’objectif premier est clairement de le remettre en Ligue 2. C’est vrai que cela peut paraître prétentieux mais je pense vraiment qu’avec une organisation bien structurée, du travail, de la solidarité et de l’humilité, on peut vraiment y arriver.

Alors pourquoi la Ligue 2 ? Tout simplement parce qu’un club ne doit pas rester trop longtemps en National. Même si les contraintes économiques sont très importantes car, pour construire un effectif cohérent, il faut un budget 2,5 millions d’euros, c’est un challenge pour la plupart des villes et des clubs.

Paradoxalement le niveau National est beaucoup plus compliqué à atteindre que la Ligue 2 puisqu’il y a qu’une seule montée de National 2 à National alors qu’il y a trois montées (dont une place en barrage) de National à Ligue 2.

A ajouter aux objectifs de structuration il faudrait faire en sorte que le club devienne un élément clé de la ville et des partenaires, que le stade soit un lieu de rencontre pour les institutionnels, les entreprises mais aussi pour les habitants. Nous parlions des objectifs sportifs mais un club se doit aussi de répondre à ces impératifs parce que beaucoup d’interlocuteurs viennent autour de lui, que ce soient les bénévoles, les joueurs, les éducateurs, les supporters, les partenaires… Il y a de nombreuses interactions et c’est avant tout un lieu de vie sociale. Le club doit en être digne et se montrer à la hauteur. On a souvent tendance à faire sa stratégie de son côté alors que les attentes de tous doivent être prises en considération et c’est une chose en laquelle je crois vraiment.

À Vannes il y a, pour certaines personnes, une sorte de rivalité entre le VOC et le RCV. Qu’en pensez-vous ? Comment envisagez-vous l’utilisation commune de la Rabine si le VOC parvient à accéder à des niveaux supérieurs ?

Tout d’abord, je pense sincèrement que ceux qui pensent qu’il y a une rivalité entre le RCV et le VOC se trompent de combat. Nous devons avoir notre identité mais aussi nous inspirer de tout ce qu’ils ont fait pour construire leur réussite actuelle. Ce doit être une source de motivation plus que de la jalousie mal placée. Nous sommes en concurrence avec les équipes du groupe B de National 2, pas avec le rugby ou d’autres sports du Pays de Vannes et des alentours. Concernant le Stade de la Rabine, je pense sincèrement que ce ne serait que des problèmes positifs à partir du moment où la ville a deux clubs dans l’élite dans deux sports différents.

Nous avons une superbe infrastructure et il faudra que nous trouvions le meilleur moyen de la partager et de la développer, main dans la main avec la ville et le RCV. L’avantage qu’il y a maintenant au niveau du calendrier des matches, c’est que quelques soient les Ligues, il y a de plus en plus de dates différentes. Avec des discussions intelligentes avec la Mairie, les différents Présidents et Ligues concernées, cela pourrait bien fonctionner.

Comment voyez-vous le projet dans lequel vous vous êtes engagé ?

Comme dans tous domaines, je pense qu’il y a le temps long et l’exigence de résultats qui est plus appuyée sur un temps court. Pour mettre un projet viable en route, la durée doit être de quatre ans. D’ailleurs, je pense structurer le club et les différents aspects de la vie de celui-ci sur cette durée. Je m’inscris au club sur du long terme car je suis morbihannais et je vis dans la région.  Maintenant, je vois mon mandat de président selon les exigences de résultats et je n’ai pas de soucis à rendre des comptes notamment au bout de quatre ans.

Concrètement, c’est quoi être président ?

C’est beaucoup de contraintes et 90 minutes de plaisir par semaine (du moins on l’espère). On dit souvent que le match c’est le moment que l’on peut apprécier et vivre sa passion.

Plus sérieusement, être président c’est être à l’écoute, parce qu’il y a de nombreuses demandes de la part des différents acteurs : que ce soient les bénévoles, les éducateurs, les joueurs, le staff sportif, les institutionnels, la Mairie, les partenaires qui sont des sponsors et des acteurs importants dans la vie du club… Être président c’est savoir jongler entre tous ces acteurs qui ont des demandes très différentes. Il faut être à l’écoute et avoir cette volonté de dialoguer et de trancher. Le poste de président est notamment mis en avant mais il y a de nombreuses personnes autour de lui qui l’aident à traiter des sujets au niveau organisationnel, sportif, financier.  C’est un peu un challenge de coordonner tout ça, de répondre mais c’est aussi beaucoup de plaisir quand on apprécie les échanges comme cela est mon cas.

Comment gérez-vous le club ? Quelles sont les tâches les plus importantes que vous devez réaliser ?

Le plus important, c’est de structurer un club capable d’interagir avec différents acteurs, mais aussi d’avoir des personnes responsables de certaines fonctions et capables de communiquer. C’est une chose souvent reprochée au(x) club(s) : venir une fois dans l’année chercher le sponsoring, par exemple, et de ne rien leur donner en retour, d’où l’intérêt d’avoir une organisation flexible et réactive. Cette première étape permettra de faire évoluer les choses et de donner un retour aux partenaires, ce qu’ils recherchent d’ailleurs. Nous devons élaborer cela.

Tout ceci constitue l’une des grandes parties de notre objctif au niveau de l’organisation, l’autre partie va concerner le sportif. Le but premier est d’avoir une colonne vertébrale claire entre un président qui va donner des arbitrages au niveau de la stratégie à adopter et au niveau financier, un directeur sportif qui va donner des directions en termes de politique sportive et de sélection de joueurs et un entraîneur qui va venir avec ses besoins par rapport à la tactique qu’il souhaite mettre en place.

C’est souvent sur un de ces deux volets que certains clubs pourraient progresser. Soit ils ne sont pas assez organisés au niveau de la partie administrative soit ils n’ont pas cette colonne vertébrale d’un point de vue sportif. Chacun son rôle, chacun sa place ; il faut que la mayonnaise prenne et que la coordination se fasse bien entre ces acteurs. Selon moi, les résultats découlent d’une organisation et d’une dynamique à entretenir sur le long terme.

Que pensez-vous du début de saison de votre équipe première ? Et comment participez-vous à leur progression ?

Tout d’abord, nous avons eu très peu de temps pour préparer la saison, c’est un fait. Nous avons eu des renforts (sept nouveaux joueurs dont deux gardiens) et je pense que notre équipe première doit jouer les trois premières places et doit être dans la course à la montée le plus longtemps possible.

Notre cinquième place actuelle montre que nous sommes clairement positionnés dans le haut de tableau. Le jeu produit est l’un des meilleurs de la poule mais les fins de matches sont plutôt décevantes. Si les matches duraient 85 minutes nous serions premiers, mais malheureusement ce n’est pas le cas, ils durent 90 voir 94 minutes et nous avons ce souci d’être consistants jusqu’au bout. Ce n’est pas un début de saison décevant puisque nous sommes en ligne avec nos objectifs mais nous pouvons et nous devons mieux faire.

Sur l’aspect progression, il faut se donner les moyens de réussir grâce aux apports financiers et structurels. Beaucoup de personnes de mon réseau m’ont fait part de leur envie de s’impliquer et de s’associer avec Vannes et le VOC, cela va ouvrir des portes et des perspectives pour le club et nos partenaires. Je suis et continuerai d’être très présent lors de ces échanges. C’est vraiment une implication très opérationnelle et, honnêtement c’est plus que ce que j’imaginais, mais il faut savoir retrousser ses manches pour aller au niveau supérieur. Mettre les bonnes personnes au bon endroit dans le conseil d’administration et au niveau opérationnel. Les arrivées de Sébastien Harmand (Responsable Administratif) et de Pierre L’Hotellier (qui a notamment la responsabilité du recrutement et de développer les activités Business) vont permettre une structuration et un soulagement de certains bénévoles déjà très impliqués.

Au final, l’argent c’est une chose mais c’est avant tout une histoire de personnes. Avec les bonnes personnes au bon endroit, nous arriverons à structurer le club.

Honnêtement, je suis très optimiste à ce sujet puisque ces dernières semaines ont été très efficaces et les prochains mois vont être très structurants. Je souhaite que cette année soit riche sur plusieurs sujets quelle qu’en soit l’issue sportive (au niveau du lien avec les partenaires, sur les aspects évènementiels et le développement des projets liés au secteur sportif). Il faudra être proche du but sur l’aspect sportif, parce qu’honnêtement sur le contenu des matches nous pouvons prétendre à quelque chose de mieux. Il faut garder cette ambition car c’est celle-ci qui nous mènera vers un objectif précis : monter en National lors des saisons à venir.

 

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