OPÉRA DE RENNES INVESTI PAR LES INTERMITTENTS

Paris, 4 mars 2021. Le théâtre de l’Odéon est occupé. Le 12 mars, c’est au tour de l’Opéra de Rennes. Partout en France les intermittents, les collectifs et les syndicats d’artistes se mobilisent afin réclamer la réouverture des lieux culturels et le retrait de la réforme chômage pour les professionnels du monde de la culture. On compte à ce jour 70 lieux occupés.

Revenons à Rennes. Autorisé par la direction de l’opéra, le coup de force des 30 artistes rennais est resté pacifique. Venus dormir sur place et l’ambiance est hors du temps, intense, solidaire avec ce besoin si fort d’être ensemble. Dès le matin, les assemblées générales préparent les agoras qui ont lieu sur la place et décident des sujets du jour, de « la culture est-elle vraiment non essentielle ? » à «  la culture à la Macron serait-elle télé, shopping, répression ? », ils sont souvent lancés comme des critiques envers les mesures prises par le gouvernement. Lors de ces débats, les émotions, les questions, les interrogations fleurissent, l’objectif étant de repenser ce qui est essentiel pour vivre, pour vivre ensemble, pour vivre libre et affronter la crise. Il ne s’agit, bien évidemment, pas d’oublier la rude épreuve que vivent les citoyens et le milieu hospitalier mais de reposer la question de la liberté d’expression.

Chaque journée est dédiée, le 19 mars la parole était donnée aux jeunes

14h. Les jeunes sont à l’honneur et les discours de détresse pèsent lourds. Les yeux s’humidifient. Épisode psychotique pour l’un, état de dépression pour un autre. La liste est longue. Les confinements à répétition et la fermeture des lieux de culture ont certainement conduit à cet état dépressif mais en cet après-midi ensoleillée ils dansent, chantent, débattent, partagent et sous les applaudissements la colère reste en suspens. Ils sentent que l’union fait la force, les angoisses s’envolent le temps d’un instant. Derrière les masques, les sourires redonnent du baume au cœur. On respire, on prend une grande « bouffée d’art ». Pour l’ambiance : musique bretonne, jazz, danse, musée de rue.

Mais lorsque les forces de l’ordre demandent d’évacuer la place, fin du rêve et place à la réalité. « La honte ! » crient en cœur les manifestants. Mais cela ne fait qu’empirer et l’ambiance devient pesante. Fin de partie !

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